Yaya Jammeh est en exil en Guinée-Equatoriale depuis, ce samedi. Après plus d’un mois de tergiversation autour d’un scrutin. Il a quitté finalement Banjul samedi, en toute quiétude, en début de soirée, à bord de l’avion présidentiel guinéen. Après une escale à Conakry en compagnie de son ami, Alpha Condé, cap sur la Guinée-Equatoriale où il pose ses baluchons.
Mais il y a une confusion autour de cet exil. Un document qu’aurait signé samedi, l’Onu, l’Union africaine et la Cedeao parle d’une amnistie générale de Yaya Jammeh, sa famille, ses proches et autres personnes ayant officié sous ses ordres. En leur garantissant sécurité, protection de leurs biens aussi bien en Gambie qu’en Guinée-Equatoriale.
Un document démenti par le ministre sénégalais des Affaires étrangères. Mankeur Ndiaye, chez nos confrères de la Rfm, a indiqué ce document n’a été signé par personne. Sinon, précise-t-il, ces conditions précitées étaient plutôt un souhait de Yaya Jammeh.
« Le président Jammeh et son équipe avaient concocté une déclaration pour être endossée par la Cedeao, les Nations-Unies et l’Union africaine qui lui accordait toutes les garanties voire l’impunité. Cette déclaration n’a été signée par personne. Le président Barrow, lui-même n’était pas au courant », précise d’emblée le chef de la diplomatie sénégalaise.
« Et comment à la place du peuple Gambien et du président gambien élu, peut-on accorder des garanties à Yaya Jammeh? Y compris l’amnistie? », s’interroge-t-il. Non sans souligner que l’ex-homme fort de Banjul n’a jamais encore été jugé.
Selon M. Ndiaye, « personne n’a attesté de crimes qu’il aurait commis pour l’amnistier. C’est une aberration. Cette déclaration est de nul effet. Aucun chef d’Etat africain n’a validé cette déclaration ».
Entre autres, Mankeur Ndiaye a soutenu que ces résultats (dénouement de la crise), ont été obtenus grâce à la fermeté du Sénégal et de la Cedeao qui ont fait preuve de souplesse. « C’est heureux que cette crise soit dénouée sans effusion de sang », ajoutera-t-il.
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