Au fil de ses pérégrinations dans la diaspora tambacoundoise, tambacounda.info ambitionne de présenter à travers des interviews le profil de jeunes cadres dont le cœur et l’esprit restent fortement attachés à leur région natale. Abdul Wahab Dieng, sociologue effectuant une thèse interdisciplinaire à l’Université de Genève en Suisse, s’est prêté au jeu des questions réponses de tambacounda.info. Participant en tant que chercheur de l’Université de Genève à une vaste étude sur les jeunes à Bamako, il pose un regard averti sur la situation des jeunes à Tamba et les défis à relever pour qu’ils puissent espérer un avenir meilleur.
Quels souvenirs marquants gardez-vous de votre vie d’élève à Tambacounda?
De ma vie d’élève à Tambacounda je retiens:
– La bravoure, la détermination et surtout l’envie d’étudier des Tambacoundois qui, malgré la chaleur, la distance entre le lycée et même les collèges et certains quartiers, parviennent toujours à produire de très bons résultats.
– Le niveau formatif du mouvement associatif scolaire: en m’y impliquant comme président du foyer socioéducatif au collège Moriba Diakité, comme président de l’association sportive du lyçée Mame cheikh Mbaye, comme membre des conseils consultatifs des établissements précités ou comme membre du club des amis de la nature, du club d’anglais, etc., j’ai dû estimer avec le recul, que l’acquisition de certaines compétences sont en partie facilitées par ce backround associatif. On y apprend à développer son sens de la responsabilité, le management, l’animation de groupe, la solidarité, la citoyenneté, bref tout ce qui participe à forger ou à consolider une personnalité originale.
– La rencontre avec le proviseur Mamadou Moustapha N’diaye: je crois que des chefs d’établissement à la trame de Mr. N’diaye sont à rechercher. Sa rigueur, son autorité (positive), son sens du management et de l’organisation, sa capacité d’anticipation et surtout sa passion au travail bien fait, me sont restées à jamais. Ma position de syndicaliste défendant les revendications des élèves m’a souvent mis en conflit avec lui dans l’ordre normal des choses, mais il reste exemplaire même dans l’opposition. Voilà un homme qui tenait au rayonnement de son établissement au point d’être plus stressé que les candidats au bac au moment des délibérations.
Avez-vous rencontré des obstacles pour partir étudier à l’UGB?
La seule difficulté était liée à la sous information des élèves en général sur les opportunités de formation à Saint-Louis. En décidant d’aller faire la sociologie, je me souviens qu’au sein du lycée on m’avait remis un autre formulaire en m’indiquant que c’est plutôt à Dakar que je dois aller m’inscrire parce que l’UGB n’offre pas cette formation. C’est au gré de mon entêtement que je me suis retrouvé à l’UGB et certains de mes camarades eux ont fini par s’inscrire en philo à Dakar alors qu’ils voulaient faire la sociologie à Saint-Louis. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, à la suite de la création de l’association des étudiants ressortissants de Tambacounda à l’UGB, dont je fus désigné Président, j’ai organisé avec mes camarades un jumelage avec le foyer socio-éducatif du lycée dans le but d’apporter le maximum d’informations sur les filières de l’UGB et d’échanger avec nos cadets pour éviter la dérive des mauvaises orientations. J’espère que pareilles initiatives seront perpétuées.
Votre maîtrise de sociologie en poche, comment votre choix pour partir étudier à Genève s’est-il fait et comment avez-vous choisi de vous intéresser plus particulièrement aux questions de démographie et d’études familiales?
Après ma maîtrise de sociologie, je me suis inscrit en DEA de sociologie à l’UGB. En même temps, mon implication dans des études appliquées en tant qu’assistant de recherche au Centre Interdisciplinaire d’Etudes et de Recherches sur la Vallée (CIERVAL) de la section de sociologie, en tant que consultant auprès de certaines ONG ou organismes internationaux ou en tant membre de la RADDHO (pour qui je fus le secrétaire administratif et financier pour la région de Saint-Louis, et membre du conseil d’administration), m’avait sensibilisé sur les défis de la recherche pour le développement. De ce fait, la découverte de l’Institut Universitaire d’Etudes du Développement de Genève était une belle opportunité pour approfondir mes connaissances et en acquérir de nouvelles en matière de coopération internationale, de gestion de projets de développement, etc. Alors j’ai rejoint la Suisse en 1999 pour y décrocher un DES en Etudes du développement dont le sujet portait sur les enjeux de la planification participative locale dans le contexte de la décentralisation au Sénégal. La présentation de ce travail a incité certains de mes professeurs à m’encourager à aller de l’avant dans cette perspective. Mais, me rendant compte qu’il me fallait d’autres outils tels que l’évaluation par exemple, pour mieux apprécier et comprendre les politiques de développement, je m’étais inscrit au DEA en Management et Analyse des politiques publiques, réussi en 2004 avant de me lancer dans ma thèse.
Mon arrivée au Laboratoire de démographie de l’Université de Genève n’était pas prévue. En réalité c’est par le biais du Module de formation “Population et développement” qu’animait la directrice de ce labo que j’ai rejoint le groupe, d’abord pour participer à l’analyse d’une enquête exploratoire au Mali, ensuite, après ma nomination comme assistant, pour concevoir et mettre en œuvre un vaste chantier de recherche sur les ressources et les stratégies des jeunes au Mali. Ce projet a été financé par la coopération suisse qui attendait beaucoup de nos résultats pour alimenter les programmes de développement suisses au Mali. Je suis dans ce labo non pas comme démographe, mais comme sociologue et comme spécialiste des questions de développement du Sud. Il faut relever que durant mon séjour dans ce labo, j’ai été parfois mis dans des mandats d’expertise soumis par les services fédéraux de la suisse dont l’Office fédéral de la statistique pour une étude de faisabilité, l’Office fédéral des assurances sociales pour une étude sur la vie après 50 ans et ses implications, et tant d’autres. J’y occupe des charges d’enseignement en méthodes d’analyse longitudinales (en 2003 à Lausanne où je fus membre du comité de coordination du projet de recherche “Transition à la parentalité” initié par l’Institut d’études des trajectoires de vie), à Genève comme assistant pour les cours Population et développement, Population et système de genre. Je rappelle que j’assure toujours mon rôle de coordinateur de terrain du projet malien.
Le sujet de votre thèse porte spécifiquement sur “les défis des jeunes dans un contexte de transition politique au Mali”, quelles sont les ressemblances et les dissemblances des réalités et des contextes (économiques, sociaux, familiaux, scolaires, etc.) auxquels les jeunes de Tamba doivent faire face?
Les réalités vécues par les jeunes maliens notamment de Bamako ou de Kayes, ressemblent pas mal à celles des jeunes Tambacoundois. Dans les deux contextes (Tamba – Bamako) ce qui est frappant, c’est que malgré les efforts déployés, les sorties d’écoles (abandons scolaires) restent très importantes avant la fin du secondaire notamment chez les filles et la proportion des non scolarisés est non négligeable. Après l’école, les jeunes sont absorbés par le secteur informel soit dans le commerce, soit dans les entreprises locales de menuiserie, de mécanique, etc. non pas pour trouver de quoi améliorer le budget familial (même si cela arrive), mais comme alternative à la formation qualifiante que l’école n’offre plus. Le chômage des jeunes est un véritable problème et pose la question de la qualification. L’Etat malien et ses partenaires au développement ont vite compris que les efforts de promotion de l’emploi des jeunes peuvent être affectés par leur manque de qualification. Ce que le jeune apprend à l’école n’est pas forcément en phase avec les besoins du marché du travail. Il y a souvent un décalage entre les compétences transmises par l’école et les attentes des employeurs, de sorte que, au lieu d’ouvrir la porte vers l’emploi, les écoles produisent de l’exclusion. C’est pourquoi je pense qu’il y a urgence et nécessité à repenser le concept de l’apprentissage dans ces contextes fragilisés de plus en plus par la précarité. En même temps, il est courant dans ces deux contextes de voir à quelle allure se développent les écoles de formation professionnelle qui reconduisent inconsciemment, peut-être, les mêmes erreurs que l’école classique en opérant une sélection à l’entrée donc renforcent les inégalités, sans une grande diversité des options au niveau des filières de formation. On ne peut avoir une société où tous les jeunes sont mécaniciens, menuisiers ou électriciens, et c’est malheureusement la tendance. Cela pose le problème de l’absorption des qualifiés par les entreprises en termes de débouchés.
Les profils des jeunes que vous rencontrez sur le terrain au Mali sont-ils semblables à ceux rencontrés à Tamba et rencontre-t-on ces profils dans les mêmes proportions (scolarisés, non scolarisés, apprentis, étudiants, chômeurs, etc.)?
Dans le cadre de ma thèse j’ai eu recours à une technique empruntée à la biologie moléculaire qu’on désigne par “Optimal matching” ou “Techniques d’appariement optimal” en français pour reconstituer les trajectoires de vie des jeunes maliens. Contrairement à la modélisation des événements du parcours de vie, l’optimal matching cherche plus à dégager des constellations d’événements spécifiques qu’à construire des logiques causales. Une de ses spécificités est qu’il se base autant que faire se peut, sur la complexité des séquences en faisant un minimum de postulats sur l’indépendance des périodes le constituant ou sur la causalité qui associe événement actuel et événement passé. Selon le principe même de cette démarche formaliste, l’individu est au cœur de l’analyse. Elle calcule par une procédure itérative, la distance minimale séparant chaque paire de séquence individuelle en vue d’estimer la ressemblance entre différentes séquences. Ainsi, cela m’a permis de classer les jeunes selon leurs parcours spécifiques en plusieurs groupes que je peux résumer de la façon suivante:
– Les jeunes qui ne sont jamais allés à l’école ou qui y ont été juste pour 3 à 4 années d’études, et qui entrent très tôt dans le “travail”. On parle de travail, parce que c’est comme cela qu’ils le déclarent eux-mêmes pour dire qu’ils font de la menuiserie, de la mécanique, de la boulangerie, de la couture, du commerce, du ménage, etc.
– Les jeunes qui font juste le primaire, pour ensuite bifurquer vers les activités précitées.
– Les jeunes qui font une bonne partie du secondaire avant de quitter l’école soit par abandon ou par échec et rester à ne rien faire.
– Les jeunes qui ne font rien la majeure partie de leur temps.
– Les jeunes qui sont toujours dans les études, plus composés de garçons que de filles parce que s’agissant d’études allant au-delà du secondaire.
Il faut simplement rappeler que ces profils varient nettement selon le sexe et c’est pourquoi je vous les présente sous la forme suivante (lien vers le document présentant les profils par graphiques) pour que vous ayez une idée de ce que font les jeunes en général à Bamako.
Ces figures qui systématisent les biographies d’activités ou d’occupations des jeunes montrent:
– Plus de garçons dans les études que de filles: autant à Bamako qu’à Tambacounda, les inégalités de genre en matière de scolarisation persistent encore malgré les nombreuses initiatives comme celle du PAEM-USAID qui se déploie dans l’encouragement des filles à se maintenir plus longtemps à l’école.
– Moins de garçons dans le commerce que de filles.
– Moins de filles parmi les indépendants, employés salariés ou parmi les apprentis (chose logique du fait que les activités d’apprentissage sont éminemment masculines: menuiserie, mécanique, électricité, boucherie).
En plus, en analysant les facteurs de contexte qui peuvent expliquer ces configurations, il ressort que c’est dans les catégories défavorisées (niveau de vie bas, quartiers périphériques) que l’on retrouve les jeunes qui abandonnent précocement l’école, qui “travaillent” le plus tôt, les ménagères, etc.
A Tambacounda, on vit également les mêmes réalités qui s’expliquent en grande partie par la précarisation des conditions de vie. Tamba fait partie des régions les plus pauvres du pays et souffre comme Bamako de l’absence de structures pouvant absorber la masse de jeunes en quête de travail avec ou sans diplôme. Des initiatives privées en matière de formation professionnelle existent mais sans débouchés; toutes ces structures ne perpétuent que les ratages du système éducatif classique (inadapté, théorique et de plus en plus décrié à cause de l’altération de sa qualité). Ce qu’on constate vraiment, c’est cette tendance des jeunes, face à cette situation, à trouver des alternatives qui leur permettent d’avoir une qualification, donc d’être opérationnels dans un corps de métier. En lisant les figures ci-haut, on voit cette tendance notamment chez les garçons. Les jeunes filles restent elles accaparées par deux activités: le commerce et le ménage (tâches domestiques).
Les discours des jeunes maliens sur leur avenir est-il proche de celui que tiennent les jeunes tambacoundoisES?
Evidemment, la morosité de la situation économique marquée par la précarisation des conditions de vie des ménages dont dépendent les jeunes et l’absence de vision cohérente de promotion des jeunes au niveau étatique viennent renforcer la vulnérabilité des jeunes. L’actualité des aventures risquées vers l’Europe à bord d’embarcations de fortune est une parfaite illustration de cet état d’inquiétude et de désenchantement permanent des jeunes, lassés par les promesses politiciennes et l’incapacité d’action de leurs gouvernants. Je vais juste vous redire la même chose que Jacques Lazure: “Les jeunes végètent actuellement dans une condition sociale objective d’aliénation à laquelle la société les condamne. Cette aliénation comporte les quatre dimensions suivantes: l’absence de pouvoir, l’absence de signification de la vie, l’absence de normes d’action et l’isolement social. Que ce soit dans les établissements scolaires, sur le marché du travail ou dans le système politique, les jeunes sont condamnés à l’impuissance”.
Et ça, Tambacoundois et Bamakois y sont convaincus. Partir est la seule voie de salut que les jeunes trouvent pour espérer réaliser leur rêve.
En l’état d’avancement de vos recherches, pouvez-vous déjà décrire les enjeux et les défis majeurs que les acteurs institutionnels formels, informels et traditionnels devront relever dans la région de Tambacounda à court, moyen et long terme afin d’améliorer les conditions de vie et de passage à l’âge adulte des jeunes?
Déjà, je crois qu’il faut que ces acteurs comprennent que l’époque où on traite les jeunes comme des “cibles” ou des “bénéficiaires” est finie. Ils sont des acteurs à part entière du processus de développement de nos sociétés et pour cela, il est à mon sens fondamental de les associer au diagnostic de leurs problèmes, à l’élaboration de stratégies de prise en charge et à toutes les négociations. Je ne crois pas du tout qu’on puisse toujours réfléchir à la place des jeunes sur leurs aspirations propres. Ensuite, au niveau formel, je crois qu’il faut que les choses s’organisent et se précisent avec plus de responsabilités; c’est-à-dire par exemple:
– Donner aux jeunes de Tamba la priorité dans le recrutement au niveau des grandes entreprises, des grands chantiers, etc. (SODEFITEX, exploitation de l’or, du marbre, etc.) comme cela se fait à Thiès à la régie des chemins de fer, à Kaolack et ailleurs.
– Faire de la qualification un défi prioritaire pour augmenter les chances de jeunes à accéder au marché du travail
– Organiser les jeunes artisans (sculpteurs, vendeurs de bois pour la menuiserie ébéniste, mécaniciens, etc.) dans des projets où ils bénéficient d’équipements conséquents et d’une organisation adéquate pour accéder au marché, créer d’autres emploi. Voilà un rôle que le FNPJ pourrait jouer pleinement au niveau de chaque région plutôt que de financer à coup de miettes des individualités sans aucune garantie de viabilité
– Faciliter et encourager les stages des jeunes diplômés dans les services et entreprises de la place; inciter les politiques à faciliter la réalisation de mémoires de maîtrise, licence, thèse sur Tamba afin de servir des recommandations pertinentes pour les décideurs publics et privés. C’est de cette manière que de nombreuses régions engagées agissent sans trop attendre les financements pour commanditer des études pas forcément utilisables.
– Renforcer l’implication des jeunes dans la promotion du tourisme local, qui est un potentiel non négligeable en matière d’emplois.
– Faciliter l’accès au crédit en allégeant les procédures et surtout en développant des systèmes de tutelle soit avec des services de la place, soit avec des indépendants (associations de jeunes, ONG, privés) pour assurer la viabilité et l’utilisation optimale du crédit.
Toutes ces idées ne peuvent être prises au sérieux si les jeunes eux-mêmes ne s’y mettent pas assez.
Quelle est votre analyse sur l’issue du scrutin présidentiel pour Tamba qui a basculé dans le clan libéral et sur ce à quoi les tambacoundoisES devraient s’attendre les prochaines cinq années?
Ce résultat n’est pas assez surprenant si on apprécie à leur juste valeur les attitudes irresponsables des “ex-responsables”. Tamba est administré sans aucune vision cohérente, sans volonté et sans respect de la population. Les élus sont plus préoccupés par le règlement de leur revanche sociale au détriment de tout, au point que même des bonnes volontés qui se manifestent pour apporter leur contribution sont vite découragées ou rejetées. Des hommes ont changé, mais les pratiques demeurent d’autant que ce sont ceux qui étaient de l’autre camp qui sont les nouveaux promus sous la bannière libérale du fait de leur transhumance. J’appelle juste à plus de dignité, de cohérence et de responsabilité la jeunesse qui ne doit plus accepter ce jeu malsain. Il est temps que jeunes et vieux s’engagent pour barrer la route aux “acheteurs” de voix.
Quels sont vos rapports avec les ressortissantEs tambacoundoisEs de la Diaspora?
J’entretiens de bonnes relations avec les ressortissants de Tamba, même si je reconnais que ma mobilité professionnelle m’empêche de participer parfois effectivement à certaines activités. Néanmoins, j’échange beaucoup avec certains et participe à chaque occasion aux débats sur notre chère région.
Quel rôle les expatriéEs peuvent-ils jouer en faveur de Tambacounda et quelles sont à vos yeux les limites de l’action menée depuis l’étranger pour la région?
En tant qu’expatriés, nous avons un devoir de jouer tout d’abord un rôle de facilitateur, c’est-à-dire, servir de relais à nos autorités politiques et administratives, aux associations de jeunes, etc., auprès d’institutions étrangères susceptibles de les aider à réaliser leurs activités. Mais cela dans la mesure où elles en font un usage sérieux et utile à la communauté. Je suis choqué de voir gagner de terrain cet égoïsme destructeur qui pousse même certains élus à nous approcher pour qu’on leur trouve des invitations de municipalités suisses pour “voyager”, disent-ils. En sachant que ces jumelages servent plutôt à faire partir des membres de leurs familles, je me demande si c’est rendre service à la région en facilitant de telles choses. Je reste tout de même engagé à m’investir pour des gens sérieux. Je crois que les camarades ne baisseront pas les bras et tous ensemble continueront à contribuer à la formation de nos cadets, à la promotion du tourisme local, à la création d’opportunités d’emploi, à la réflexion sur les solutions de sortie de crise, etc..
Ensuite, nous devons aussi jouer le rôle de promoteur de la région, de ses valeurs, de ses ressources et de ses atouts. Cependant, j’avoue que tout cela est difficile à mettre en œuvre. En ayant des autorités politiques qui pensent que toute action de l’étranger ou même d’une simple bonne volonté a des ambitions électoralistes, toute tentative sera vouée à l’échec. A mon avis, ça devrait être une opportunité à saisir par les autorités.
Qu’envisagez-vous pour votre avenir professionnel et comptez-vous vous investir pour la région de Tambacounda? Si oui de quelle manière?
Je ne compte pas continuer à travailler en Suisse ad vitam æternam. Mon rêve c’est aussi de pouvoir retourner au bercail et me déployer dans les stratégies de lutte contre la pauvreté sur le plan de l’éducation, de la formation et de l’insertion des jeunes. Je suis d’ailleurs tout à fait disponible à mettre mes expériences et compétences diverses au service de toute structure (ONG, association, municipalité, service déconcentré, etc.) dans les domaines de l’évaluation et du suivi de projets, d’appui-conseil en matière de planification participative locale, de la recherche et d’analyse de politiques publiques. On ne donne que ce qu’on sait faire.
Propos recueillis par tambacounda.info