La région de Tambacounda est pleine de ressources et la première d’entre elles est le potentiel humain. Tambacounda.info ambitionne de présenter dans sa rubrique « Tamba Portraits » le parcours et le profil de jeunes cadres dont le cœur et l’esprit restent fortement attachés à leur région natale. C’est autour de M. Daouda Deme, ingénieur en finance d’entreprise et consultant en finance islamique.
M. Daouda DEME pouvez-vous vous présenter aux lecteurs de Tambacounda.info ?
Permettez-moi tout d’abord de saluer votre initiative qui fait la promotion de notre chère région à travers le monde par le biais de votre site internet www.tambacounda.info. Je suis natif de Tambacounda, petit-fils de Feu Elhadji Touba DEME (RTA), qui fût le représentant du Khalife général des mourides à Tambacounda, j’ai 27 ans et suis ingénieur en finance d’entreprise et consultant en finance islamique. J’ai fais toute ma scolarité à Tambacounda. D’abord à l’école élémentaire Médinacoura où j’ai obtenu mon CFEE, ensuite au collège Moriba Diakité et enfin au Lycée Mame Cheikh Mbaye. Dès l’obtention de mon BAC en série S2, je suis parti à Dakar pour faire une formation en Ingénierie financière. Après 5 années de formation en finance d’entreprise j’ai obtenu un Master2 et entrepris des recherches sur la finance islamique en participant à plusieurs séminaires à travers le monde.
Vous êtes le Président de l’Association pour la Promotion de la Finance Islamique au Sénégal (APFIS). Pouvez-vous nous parler de cette association et de son but ?
Permettez-moi tout d’abord de présenter la notion de la finance islamique. Il s’agit d’un système financier qui s’appuie essentiellement sur la Sharia, ensemble de lois et de règles qui régissent en Islam la vie économique, sociale et politique. Les principes de base de la finance islamique sont l’interdiction de l’intérêt (Riba), de la spéculation (Gharar), de l’incertitude (Mayssir) et du financement des activités illicites dites Haram tel que l’alcool, le tabac, le porc, les jeux de hasard, l’armement, etc. En finance islamique, on met en avant la notion de partage des risques et des profits. La valeur travail est également très importante. Il existe plusieurs instruments de financement qui se rapprochent des diverses structures juridiques que nous connaissons en Occident. Ces instruments sont, par exemple, la Moudaraba, Moucharaka, Murabaha, Ijara ou Bei’Salam
En Afrique, la finance islamique constitue: Un moyen de bancariser les vastes populations musulmanes; un pont entre le Mashreq (sujet à la sur liquidité des pétrodollars) et Sénégal ; un instrument au service de l’économie du développement, la présence de la BID au capital de nombreuses banques islamiques du continent en atteste; un complément, pas un substitut, à la finance et aux banques conventionnelles; un modèle de banque communautaire ; via les sukuk, un vecteur de financement souverain à la disposition des États pour la mise en chantier des grands projets.
L’Association est un organe de promotion, de suivi et de veille qui va assurer la mise en place d’un environnement réglementaire, fiscal et législatif propice pour l’instauration de la finance islamique au Sénégal.
Pouvez-vous nous parler de votre cabinet ZONE FINANCE ?
ZONE FINANCE est un cabinet de formation et conseil, Spécialiste en finance. Cultivant la double compétence stratégique et financière, ZONE FINANCE accompagne les acteurs majeurs du secteur financier. Spécialiste des métiers de la finance, ZONE FINANCE propose une offre à forte valeur ajoutée dans les domaines de la formation, et du conseil en stratégie d’organisation. L’objectif de ZONE FINANCE est d’apporter de l’innovation sur son segment de marché, en conjuguant l’expertise métier avec les compétences techniques. Nos interventions permettent à nos clients, les plus prestigieux acteurs des marchés de capitaux, d’adapter leur management pour une meilleure performance. Notre démarche vise ainsi à l’amélioration et à l’optimisation de leur mode de fonctionnement, dans un contexte de mutation permanente, en s’appuyant sur des solutions innovantes.
En tant que consultant en finance natif de Tambacounda, comptez-vous mettre vos compétences au service du développement de votre région et de quelle manière?
Mon rêve le plus cher est de créer un fond d’investissement destiner au financement des PME jusqu’aux coins les plus reculés de la région de Tambacounda. Pour concrétiser ce projet, je compte mettre à contribution les bailleurs de fond locaux. Ainsi, par cette micro-finance, je compte booster l’économie réelle des couches les plus démunies et ainsi favoriser la gente féminine.
Actuellement, je travail aussi sur un autre projet pour la création d’un cercle d’instauration et de suivi de solutions durables pour le développement de la région de Tambacounda, avec des jeunes ressortissants de la ville qui résident à Dakar et en France. L’objectif de ce groupe est de rassembler le maximum de jeunes afin de mettre en place des stratégies pour répondre aux multiples préoccupations des tambacoundois et des tambacoundoises par des actions concrètes. L’essentiel est de consolider aussi bien les acquis que les actions car au-delà de quelques noms, on a une ribambelle d’inconnus qui triment sur le terrain pour faire avancer cette cause, sans gloire et dans la discrétion ! Je profite de votre tribune pour inviter les jeunes à nous rejoindre dans l’intérêt de notre région.
Quel regard portez-vous sur la vie politique à Tambacounda?
L’ancienne génération a montré ses limites sur le plan politique à Tambacounda. Il est grand temps pour la jeunesse de montrer ses compétences par des actions concrètes sur le terrain régional car elle à montré sa maturité lors des échéances électorales de mars 2012. A Tambacounda, il faut encourager l’implication des jeunes dans la vie politique. Cela se traduira par une alternance générationnelle dans la gestion communautaire. L’idée sera de faire hisser les jeunes au sommet des plus grandes instances de la ville. Il faudra aussi associer la diaspora tambacoundoise afin qu’elle nous apporte son soutien et son expertise pour le rayonnement de la région.
Votre dernier mot
Je réitère mon respect à la jeunesse de la région de Tambacounda et l’invite à prendre son destin en main en s’impliquant de manière active dans tous les domaines du développement. Il est temps de se mettre autour d’une table, main dans la main pour trouver des solutions aux maux qui gangrènent notre chère région.