La chanteuse Coumba Tamba, de son vrai nom Coumba Diallo, a lancé son tout premier album intitulé « Hommage à ma maman Aïssatou », le 24 juin dernier à Dakar. L’artiste originaire de la ville de Tambacounda prépare une soirée du lancement officiel de cet opus, le 17 août prochain. Coumba Tamba de son nom de scène (en témoignage à sa ville d’origine Tambacounda), a rendu visite à notre rédaction pour nous parler de son premier album : « Hommage à ma maman Aïssatou ».
L’album qui comprend 12 titres au total est pour elle l’aboutissement de longues années de travail et de persévérance. L’artiste mélange les styles et métisse la musique traditionnelle africaine, avec des sonorités et des rythmes plus modernes. Chantant en wolof, en mandingue et en pular, elle alterne et joue avec ces différentes langues dans une même chanson. Accompagnée par cinq instrumentistes jouant de la kora, la guitare acoustique, la guitare basse, le clavier, le kalam et quelques percussions, elle compose ses propres textes. Aidée par le compositeur Mbaye Mbengue, elle est son propre producteur et a dû se battre pour se faire une place parmi les artistes sénégalais. Après une expérience en tant de commerçante, Coumba a voulu se lancer dans la chanson. Elle nous confie que « c’est en 2004 que j’ai eu cette envie de devenir une chanteuse ». Elle a fait partie d’un groupe de musique tambacoundois.
« Je dois ma réussite à ma mère »
Après la disparition de cette formation musicale en 2005, elle prend courageusement la décision de lancer, seule, sa carrière de chanteuse. La jeune artiste nous explique pourquoi elle tenait, comme le titre de son album l’indique, à rendre hommage à sa maman à travers ses chansons. « Ma mère a beaucoup fait pour moi et ma réussite. Elle a toujours cru en mes rêves ». Bien qu’au courant de la volonté et du courage dont faisait preuve sa fille pour devenir chanteuse, la maman de Coumba décède malheureusement avant que le vœu de sa fille ne se réalise. Pour Coumba, « les femmes doivent être exemplaires. Elles sont des mères de famille et des repères. Il faut les respecter et reconnaître leurs valeurs ». Coumba Tamba fait partie, depuis 2 ans maintenant, de la structure Repec basée au Centre culturel Blaise Senghor de Dakar qui soutient les femmes entrepreneuses.
Le coup de pouce de l’Institut français
Elle semble particulièrement touchée par les conditions des femmes dans le pays. Par ailleurs, en accord avec cette sensibilité, elle nous informe que les paroles de sa chanson « Khaleyi » (les enfants, en langue wolof) sont dédiées aux enfants d’Afrique vivants dans la rue. Le titre qu’elle préfère et dont elle est le plus fière dans son album, c’est « Mine Ane » (toi et moi en pular). Selon elle, cette chanson qui parle d’amour se distingue de toutes les autres dans son album. Lors d’une conférence de presse précédant le concert de Coumba Tamba à Pikine pour la fête de la musique, le chanteur sénégalais Baba Hamdy s’est engagé personnellement à l’encourager et à travailler avec elle. La table ronde organisée portait sur « l’apport de la musique à la solution de la crise des valeurs ». Les participants ont pu partager leurs expériences et parler de ce que signifie être musicien au Sénégal aujourd’hui. Pour la chanteuse nouvellement lancée, « il est primordial que les artistes reconnus aident les jeunes qui ne disposent que de petits moyens et qui n’ont pas d’expérience ». Coumba a tenu à ajouter lors de notre entretien que c’est l’Institut français de Dakar qui lui a permis de s’exprimer sur scène en se chargeant de l’organisation de ses concerts. Une soirée de lancement de son album est prévue le 17 août prochain à 22h à Dakar. Des artistes tels que Ibou Soumaré ou encore Abdou Rass seront parmi les invités. La chanteuse prépare pour le mois de novembre, un concert à Tambacounda qui réunira tous les ressortissants de sa ville natale. Ce concert devrait annoncer comme il se doit le début de sa tournée nationale, puisque l’Alliance française de Kaolack et le Centre culturel Blaise Senghor à Dakar accueilleront également l’artiste en cette fin d’année.
Cora PORTAIS (stagiaire) / Lesoleil.sn /