Prés de 400 jeunes enfants de la rue, des enfants travailleurs et ceux qui sont dans des situations difficiles comme ceux des femmes domestiques sont repérés, accompagnés dans des groupes dites de base à Tambacounda. Selon Aïssatou Cissokho la coordinatrice de l’association des enfants jeunes travailleurs, un projet visant à améliorer leur sort est lancé et à ce jour, près de 8 millions de nos francs sont épargnés et des activités génératrices de revenus ont vu le jour.
C’est en 2008 que ce mouvement bien conçu a commencé. Il a permis de fixer plus 400 enfants dans des groupes de base. Certains avaient tourné les dos à l’école car la pauvreté avait fini de dicter sa loi à leurs parents. Après être repérés et accompagnés dans lesdits groupes de base, une formation leur est offerte. Certains sont placés selon leur appréciation et leur consentement dans des ateliers de métiers comme la mécanique, la menuiserie bois ou métallique, la couture entre autres. Selon Aïssatou Cissokho la coordinatrice de l’association des enfants jeunes travailleurs, ce projet de vie adopté avec l’enfant met aussi un accent tout particulier sur la communication et la gestion la santé de la reproduction de concert avec le centre conseil pour adolescents de Tambacounda. L’objectif visé à travers ce dernier module est faire de ces enfants des relais dans le cadre de la lutte contre le sida, les mariages précoces ou toute forme de violences faites aux femmes dont les viols. Ceux dont l’âge est compris entre 12 et 24 sont outillés pour devenir des ainés protecteurs officiant dans les quartiers. Ils sont des sentinelles dans l’optique de renvoyer aux calendes grecques des fléaux comme la traite, la maltraitance, l’excision et les fistules. C’est dans ce cadre qu’il faut comprendre la sortie au vitriol d’Aissata qui a fustigé le travail de ses paires dans les sites d’orpaillage traditionnel de la région de Kédougou. Pour elle, cette situation met en relief de graves entorses aux droits des enfants contenues dans les différentes conventions internationales ratifiées par notre pays. « Dans ces zones minières, sexualité, mariages et grossesses précoces tout comme l’excision sont malheureusement devenus monnaie courante » s’est ‘elle exclamé pour s’en désoler avant de poursuivre que « malgré l’existence de mesures coercitives avec tout un arsenal juridique savamment pensé par les pouvoirs publics, ces pratiques ont encore pignon sur rue dans notre région ». Les enfants n’ont pas aussi manqué de déplorer la précarité des conditions de vie de leurs frères talibés et des enfants de la rue. Ils ont souhaité que les pouvoirs publics apportent un soutien et une protection contre ces dérives du délaissement en renforçant les mesures de protection et de promotion des droits de l’enfant pour leur plein épanouissement dans une société réconciliée avec toutes ses composantes. Avec le soutien d’Enda Jeunesse Action drivée par Adjiaratou Ba Diallo, il est mis en place une initiative combinée pour le changement dans le cadre de l’épargne et le crédit. Celle-ci puise son inspiration dans une tradition bien établie et connue que sont les tontines qui sont améliorées dans les groupes de base, et des carnets d’épargne sont institués. « Cela a permis aux enfants de brasser plus de 8 millions de nos francs. Un compte est à cet effet ouvert tous les jeudi et dimanche et les enfants peuvent décaisser chaque fois qu’une urgence est signalée. Ceci permet de régler les petits soins des enfants histoire d’améliorer leur hygiène corporelle et de faire face aux autre besoins » expliquera Mlle Cissokho. Des prêts sont aussi accordés pour accompagner l’esprit entreprenariat de ces enfants. Des projets d’ouvertures d’ateliers, d’achat de matière première pour la transformation des céréales des fruits et légumes sont en gestation. Des jus, tissus et autres habits prêts à porter sont vendus.
Pape Demba SIDIBE / www.tambacounda.info /