Des juges ont demandé une audition de Nicolas Sarkozy comme témoin assisté dans une affaire de contrats d’armements alors qu’il était ministre du Budget. Des juges en France ont réclamé l’audition de l’ancien président Nicolas Sarkozy dans une affaire financière et de contrats d’armements datant de 1993-1995 alors qu’il était ministre du Budget, a-t-on appris vendredi auprès d’un avocat.
Les juges estiment que les éléments recueillis au cours de leur enquête sur une vente d’armements de la France à l’Arabie saoudite et au Pakistan nécessitent l’audition de Nicolas Sarkozy, a indiqué cet avocat des parties civiles, Me Olivier Morice. Ces magistrats réclament qu’il soit entendu par la Cour de Justice de la République (CJR), seule habilitée pour enquêter et juger des crimes ou délits commis par des ministres dans l’exercice de leurs fonctions. Ils demandent que Nicolas Sarkozy soit entendu en tant que «témoin assisté», un statut intermédiaire entre simple témoin et mis en examen. Selon Me Morice, l’appel des juges français Renaud van Ruymbeke et Roger Le Loire pour une audition de l’ancien chef de l’Etat (2007-2012) «démontre à l’évidence que Nicolas Sarkozy n’est nullement mis hors de cause dans le volet financier de l’attentat de Karachi».
Représailles
L’attentat de Karachi, au Pakistan, avait fait 15 morts le 8 mai 2002, dont 11 Français. La justice française étudie l’hypothèse selon laquelle cette attaque ne serait pas tant une action d’Al-Qaïda qu’une opération de représailles à une décision des autorités françaises d’arrêter le versement de commissions liées à des contrats d’armement. Le volet financier de l’enquête sur l’attentat de Karachi est aussi lié à des soupçons sur un éventuel financement illégal de la campagne présidentielle d’Edouard Balladur en 1995.
Balladur sous enquête
Les juges ont également demandé dans le cadre de cette affaire que la CJR soit saisie pour enquêter sur M. Balladur, ancien Premier ministre, et sur son ministre de la Défense de l’époque, François Léotard, a précisé l’avocat. Le parquet de Paris doit désormais décider de transmettre ou non le dossier au procureur général près la Cour de cassation. Une décision favorable pourrait gêner un éventuel retour de Nicolas Sarkozy sur la scène politique française, annoncé comme de plus en plus probable par ses partisans dans la perspective de l’élection présidentielle de 2017.
(afp/Newsnet)