Marine Le Pen, présidente du FN, n’a jamais été aussi populaire. Elle salue le vote suisse «contre l’immigration de masse» comme un camouflet infligé à la dictature européiste. Interview.
La France n’est plus sourde aux sirènes du FN. Selon un sondage publié aujourd’hui par plusieurs médias hexagonaux, le niveau d’adhésion aux idées du Front national n’a jamais été aussi fort et l’image de Marine Le Pen aussi bonne. Un tiers des Français (34%) affirme adhérer «aux idées du Front national». Ce chiffre est en constante hausse depuis trente ans. Les résultats de ce sondage viennent encore conforter le constat de progression des mouvements populistes en Europe comme l’illustre le vote suisse de dimanche. L’initiative UDC «contre l’immigration de masse» a été acceptée par 50,3% de voix. Interview de Marine Le Pen, présidente du FN.
– Plus d’un tiers des Français (34%) affirme adhérer «aux idées du Front national». L’image de votre parti ne cesse de s’améliorer?
– Oui et je ne suis pas surprise. C’est la conséquence d’un travail de fond. Le Front national est aujourd’hui le seul parti en phase avec la vraie vie, qui comprend les vraies préoccupations et répond aux attentes des Français. Ce résultat est dû à l’inéluctable force du bon sens. Et il présage du fait que le FN va arriver au pouvoir. Avec 34%, record historique pour notre mouvement, nous atteignons le seuil qui fait de nous un parti capable de gagner une présidentielle.
– Vous avez salué avec enthousiasme le résultat du vote suisse dimanche dernier. Quand bien même, il inquiète nombre de citoyens français, frontaliers ou établis en Suisse.
– Il faut faire preuve de cohérence. Chaque peuple a le droit de décider de sa souveraineté et de sa manière de contrôler l’immigration. C’est le programme du FN. Et si tant de Français vont travailler en Suisse, c’est parce que la France est incapable de leur offrir un travail et un salaire décent. Par ailleurs, quand on constate à quel point les élites sont coupées de la population – les citoyens suisses viennent de le montrer par ce vote – nous demandons une République référendaire en France.
– Et ce n’est pas pour vous déplaire: ce résultat suisse est une onde de choc avant les Européennes?
– Oui! La Suisse vient de prouver que c’est possible. Elle a exprimé sa souveraineté! Le chantage et les menaces de l’UE qui ont suivi contribuent à montrer son vrai visage. Et il ressemble de plus en plus à celui de l’Union soviétique. L’UE veut substituer à la normale souveraineté nationale son objectif technocratique et bureaucratique européiste. Comme un état totalitaire, il pense qu’il n’y a pas de salut en dehors de lui. Que je sache la Suisse a commercé durant toute son histoire. Elle n’a pas attendu l’UE pour le faire avec succès. Laisser croire qu’elle ne pourra plus le faire est indigne.
(24 heures)