25e édition de la SAFRA en Guinée : Sécurité, paix et développement durable au menu des festivités

Un millier de jeunes et de femmes de l’espace Safra (Semaine de l’Amitié et de la Fraternité) se sont donnés rendez vous cette année à Boké en république de Guinée. Au-delà des compétitions sportives et culturelles, se tiendront un symposium sur la sécurité, la paix, la biodiversité et le développement durable dans la sous région tout comme une foire économique des femmes. La cérémonie officielle d’ouverture a été présidée par le premier ministre guinéen.

 

 

Pour la vingt et cinquième fois, le jeunes et femmes de la Safra (Semaine de l’Amitié et de la Fraternité) se sont retrouvés pour des compétitions et échanger quatre jours durant sur les principales problématiques qui agitent l’espace Safra qui concerne six villes que sont Tambacounda au Sénégal, Sélibaby en Mauritanie, Kayes au Mali, Gabou en Guinée Bissao, Bassé e Gambie et Boké en république de Guinée.

Au-delà des compétitions sportives et culturelles, les femmes de la Safra tiennent depuis mardi une foire économique. De l’avis de Mme Yaye Awa Diagne, député à l’assemblée nationale et présidente de l’association des femmes de la Safra, « cette foire est une inestimable opportunité pour les femmes de consolider leurs relations, mais aussi de faire des affaires à travers les produits agro forestiers, vestimentaires, cosmétiques et d’élevage de l’espace Safra. » La présidente de la commission des délégations de l’Assemblée nationale du Sénégal laissera entendre que malheureusement les autorités sénégalaises semblent ne pas trop comprendre l’incroyable facteur d’intégration que constitue cette organisation de jeunes et de femmes, d’autant plus que cette année, excepté le ministère de la santé qui a offert des moustiquaires et autres produits, la puissance publique n’a pas mis la main à la poche pour appuyer la délégation sénégalaise. Une occasion saisie par le secrétaire général du comité local de Tambacounda Seydou Nourou Cissokho pour rappeler la promesse faite par Macky Sall alors premier ministre relative à l’institutionnalisation de la Safra à l’image de la Mauritanie et des autres pays qui l’ont inscrite dans leur calendrier républicain. « N’eurent été les moyens déployés par la commune de Tambacounda, le Sénégal allait être absent de cette édition, et ce serait incompréhensible » a martelé l’ancien président du conseil régional de la jeunesse de Tambacounda.

Un voyage long et périlleux
Rallier Boké est assimilable à déplacer une montagne. Le corridor Dakar-Tambacounda-Labé prend certes forme avec le bitumage de la route jusqu’à un poil de la bête de la ville carrefour de Kounsitel, mais le reste du parcours soit environs 250 km est plus qu’éprouvant. Des cratères se succèdent, et par endroits cèdent la place à un filet de route, si vous y ajoutez les collines, cela fait une belle brochette d’obstacles. D’ailleurs à quelques kilomètres de la ville de Gawal, un gros porteur guinéen s’est retrouvé dans le décor. Le chauffeur n’a dû son salut qu’à l’intervention des membres de la croix rouge de Tambacounda qui lui ont apporté les premiers soins avant de l’évacuer sur l’hôpital de Gawal, il souffrait d’une hémorragie externe si l’on en croit Soukary Djikiné le président du comité régional de la croix rouge de Tambacounda qui déployé de gros moyens pour la couverture de la Safra. Un des véhicules qui transportait des participants de Tambacounda a connu de graves ennuis mécaniques qui ont fait qu’une bonne partie de la délégation de Tambacounda a voyagé plus de vingt heures.

Une cérémonie d’ouverture riche en couleur
Les troupes des villes membres de la Safra ont gratifié les très nombreux public ayant rallié le stade régional de Boké. Les majorettes de la capitale du Kakandé tout comme les Bissao Guinéens ont laissé éclater l’étendue de leur intelligence créatrice, le tout sous les belles notes distillées par la musique principale des forces armées guinéennes. Dans leurs speechs, aussi bien le maire de la commune urbaine de Boké que le président du bureau de coordination de la Safra, le Bissao Guinéen Mama Mané, sont revenus avec insistance sur la nécessité pour les états des villes membres de la Safra d’assister davantage la Safra dans la réalisation de ses objectifs d’intégration. Ils mettront en exergue les conflits dans le septentrion malien et les convulsions souvent notées en Guinée Bissao pour lancer un appel pressant à l’endroit des chefs d’état afin qu’ils inscrivent dans leurs priorités l’éradication des menaces sur la sécurité, la paix et l’unité dans ces pays. Dans sa réponse, le premier ministre de la Guinée qui procédait à l’ouverture officielle signifiera l’engagement du gouvernement guinéen à œuvrer pour la promotion de la paix dans la sous région. Mohamed Saed Fofana de se féliciter de cette belle initiative facteur d’intégration sous régionale avant d’inviter les jeunes et les femmes à initier des projets de développement dont il dira que les gouvernements devront appuyer pour le grand bonheur des populations « unie par l’histoire, la géographie et la culture ».

Sécurité, paix, biodiversité et développement durable au menu d’un symposium
L’activité phare de cette édition est incontestablement le symposium devant se pencher sur la sécurité, la paix, la biodiversité et le développement durable dans l’espace Safra. Le conflit en Casamance, la situation dans le nord malien et l’instabilité en Guinée Bissao seront passés au peigne fin par des experts issus de la société civile, de l’administration, mais aussi des parlementaires. Pour Alassane Guissé, le président de la commission scientifique de la Safra et coordonateur du symposium, « il s’agira surtout d’échanger des informations et d’analyser les problèmes que pose la thématique pour définir des actions, à la mesure de la Safra, qui contribuent à la solidarité, à la paix et au développement durable dans l’espace transfrontalier ». Mr Guissé d’ajouter qu’ »un plan d’action sera défini pour contribuer à la résolution de ces crises et conflits tout comme un appel sera lancé aux peuples et gouvernements de la sous région et de l’Afrique pour la résolution des conflits ». Historiens, universitaires et communicateurs traditionnels seront mis à contribution aux côtés des réseaux des maires, des gouverneurs et des représentants des villes membres de la Safra.

 

Boubacar Dembo Tamba / Tambacounda.info /