Amadou Gueye Mansour, représentant du Khalife des Tidianes à Tambacounda « C’est en 1951 que Mouhamadoul Mansour Sy m’a remis le Mouhadam »

Visiblement très ému et affecté par le décès de son guide et « père », Mouhamadoul Mansour Sy, Amadou Guéye Mansour, de retour de Tivaouane, a néanmoins lâché ses premiers mots face au serviteur du portail Tambacounda.info. Celui dont le nom « Amadou Mansour » vient du défunt Khalife est plus que jamais déterminé à porter le flambeau et son bâton de pèlerin pour porter l’héritage du défunt khalife, son « oncle », « père » et « maitre » pour toujours.

 

 

Il est l’un des propulseurs de la Tarikha Tidjaniyah dans la région orientale. Amadou Guéye Mansour pour ne pas le nommer est le représentant du Khalife général des Tidianes à Tambacounda. Il a eu l’honneur de côtoyer longuement le défunt Khalife dont l’un de ses fils, porte son nom. Parler du défunt Mouhamadoul Mansour Sy et d’Amadou Guéye Mansour. C’est l’histoire d’un homme avec son maitre. D’un homme qui a consacré toute sa vie aux services du maitre jusqu’à son dernier souffle. La seule évocation du nom de l’homme à Tambacounda renvoie aussitôt à son maitre. Sa voie rauque durant tout le temps qu’il consacre sa vie à la tarikha Tidjaniyah exerce ses responsabilités dans les règles de l’art. Cette bataille permanente pour le rayonnement de cette confrérie et de l’Islam, Amadou Gueye Mansour la porte comme un sacerdoce. Son règne est marqué par une occupation permanente du terrain et son implication dans tout ce qui touche la voie de la Tidjaniyah. Fervent talibé, il se distingue sur tout ce qui touche à Tivaouane. Son implication à la bonne organisation des Gamou n’est plus un secret de polichinelle. Ceux qui fréquentent la gare ferroviaire à la veille de chaque Gamou, verront, Amadou Guéye Mansour et ses talibés, charger des troncs d’arbres dans les wagons à destination de la ville sainte de Tivaouane. En 1951, le défunt Khalife, Mouhamadoul Mansour Sy l’a formé aux préceptes et règles de la Tidjaniyah avant de le renvoyer à Tambacounda pour le représenter dignement avec dans ses bagages des « Wird » et une autorisation de donner des « wird » aux talibés.

Remerciements. Chacun peut présenter ses condoléances à son prochain suite au décès de Mouhamadoul Mansour Sy ibn Ababacar Sy, survenu dans la nuit du samedi 8 au dimanche 9 décembre dernier à l’hôpital américain de Neuilly-sur-Seine en France. Je rends grâce à dieu de m’avoir donné la force et la chance de m’adresser à tous les talibés, les fidèles musulmans et les chrétiens. Je remercie toute la population de Tambacounda, hommes et femmes, jeunes et vieux, les talibés, les mourides, les khadres, les Niassènes, les Layénes, les fidèles de Thiénaba, de Ndiassane, les présidents de Dahiras, les imams, les oulémas, les autorités administratives (Gouverneur, Préfet, chefs de services…) bref tous ceux qui ont compati à la douleur. De Koumpentoum à Tamba en passant par Koussanar, Sinthiou Maléme… De Bakel à Kédougou en passant par Kidira, Goudiry, Dialacoto, Missirah…

Confidences. C’est dans la nuit meme du décès que j’ai été joint au téléphone. Aussitôt, je me suis perdu. J’étais aveugle et je ne me retrouvais plus. J’ai informé des fidèles et autres talibés qui se sont rendus aussitôt chez moi. C’est grâce à eux que j’ai retrouvé mes esprits. Ils m’ont présenté leurs condoléances en tant que représentant du Khalife. Dimanche dans la matinée, nous avions pris un bus de 65 places et 03 autres véhicules pour se rendre Tivaouane avec les Dahiras et autres talibés. Nous avions quitté à Tamba vers 10 heures 15 minutes et nous sommes arrivés à Tivaouane à 16 heures 40 minutes. Dieu merci nous sommes arrivés et nous avions participé à la prière mortuaire puis à l’inhumation. Je rends grâce à dieu tout s’est très bien passé.

La rencontre avec le défunt Khalife. Ma rencontre avec Mouhamadoul Mansour SY remonte en 1951 quand il m’a reçu chez lui à Tivaouane. C’est ainsi qu’il m’a surnommé « Amadou Mansour ». Depuis lors il me fait appeler « Amadou Guéye Mansour ». Ce jour est mémorable. Il reste toujours mon oncle, mon père, mon marabout. Son homonyme l’avait une fois dit devant moi qu’il est son père, son oncle avant de le prendre dans ses bras. Ce que son homonyme l’avait dit et fait. C’est ce qu’il m’a dit et fait aussi. Mouhamadoul Mansour est toujours parmi nous. Pour vraiment connaitre, un homme de Dieu, il faut qu’il te tourne le dos. Je dis aujourd’hui qu’il est toujours parmi nous et il va continuer à faire, ce qu’il faisait. Je rends grâce à Dieu tout en priant sur le Prophète Mohamed (PSL). C’est en 1951 qu’il m’a remis le « Mouhadam » et mon « attestation » comme représentant du Khalife à Tambacounda suivi des bénédictions. En 1959, Mouhamadoul Mansour m’a offert le Wird. Cela fait aujourd’hui 53 ans. Avant de le quitter dans son domicile, il a écrit quelques versets de coran afin que je puisse donner des « wird » aux talibés. Depuis lors, les lettres de noblesses du Khalife ne m’ont jamais quitté. Je continuerai à respecter ses consignes jusqu’au jour où je vais Ababacar Sy RTA, rejoindre Mame Aladji Malick, rejoindre Mame Abdoul Aziz et rejoindre mon « maitre ». Je demande à Dieu, le maitre absolu qui a son paradis éternel qu’il l’accueille en son saint paradis éternel. J’ai une dette de la famille de Serigne Touba que je ne peux pas rembourser mais Je demande à Dieu et je tends la main envers la famille de Serigne Touba que tout ce qui me revient, les revient à leur tour.

Assane Diallo / Tambacounda.info /