Axe routier Tambacounda-Dakar : Le calvaire des populations redémarre

Pas encore inauguré, l’axe routier Tambacounda-Dakar créé la désolation chez les usagers de cette voie. Cette route avec son corollaire de nid-de-poule, de coupures, mérite une plus grande attention des autorités car elle sert à désenclaver la région orientale. Aujourd’hui, les populations éprouvent d’énormes difficultés à parcourir la distance Tambacounda-Koumpentoum long de 100 Km.

 

Réalisé par l’entreprise portugaise MSF pour faciliter le trafic entre Tambacounda et Dakar, la route nationale n°1 est devenue aujourd’hui le sanctuaire des accidents souvent mortels et les acteurs du transport plus particulièrement les voyageurs n’ont plus le cœur à la fête. Ce tronçon financé entièrement par l’Union Européenne prés de 20 milliards est devenu un axe routier ou ne règne plus la sécurité et créé la désolation totale chez ces acteurs qui éprouvent d’énormes difficultés à parcourir Tambacounda-Koumpentoum long de 100 Km. Et le malheur s’accroît dans la mesure où cette route qui n’est même pas inaugurée se trouve dans une situation peu enviable à cause des nids-de-poule et autres crevasses qui ressemblent à des puits. La raison est justifiée : cet axe est dans un dénuement total avec ses crevasses, nids de poules et autres déviations dues aux surcharges des gros porteurs en provenance du Mali et de la Guinée. De l’avis de Mamadou Ndiaye transporteur à la gare routière de Tambacounda, l’état défectueux de ce tronçon n’est rien d’autre que les surcharges des gros porteurs en provenance du Mali. Selon M. Ndiaye, cette route créé un grand risque pour ces usagers et pour cela, la seule alternative est le contrôle strict des nombreux pratiquants obligés de cette voie que sont les conducteurs étrangers à cette zone. Selon Badara Ndiaye, un transporteur de la gare routière de Kothiary, il dira que cette route défectueuse réduit le taux de fréquence des véhicules dans les deux gares routières de Tambacounda et créé des ennuis chez les clients à cause des gros porteurs. Pour une meilleure protection civile, Hamady Sow, un marchand de bétail qui fréquente cet axe quatre fois par semaine depuis bientôt vingt ans est monté au créneau. Il dénonce avec véhémence les surcharges des gros porteurs maliens: « La situation que nous vivons sur cet axe routier est due aux camions maliens. Ces derniers, au lieu de transporteurs 10 à 20 tonnes de marchandises, ils sont obligés de prendre plus de 50 tonnes. Ce qui est anormal sur cette route », peste-il, avant d’ajouter : « Nous les sénégalais, nous n’osons même pas faire ça au Mali alors que ces derniers entrent et sortent comme ils veulent ». Selon lui, ce tronçon qui faisait hier la fierté des Tambacoundois n’existe aujourd’hui que de nom. Il considère que l’état ne prend pas en compte la région orientale sinon comprendre son attitude qui consiste à attendre que d’honnêtes citoyens perdent la vie pour entamer sa réhabilitation qui n’a même pas fait 6 mois. Il se demande comment une route internationale comme la RN N °1 peut être dans cette situation de dénuement total ? « L’axe Tamba-Kaolack constitue une honte pour les acteurs du transport routier à cause des camions maliens», a-t-il soutenu. Boubacar Cissé et Adama Traoré tous deux chauffeurs respectivement de « 7 places » et de camion, sont très remontés contre la situation actuelle que se trouve la RN N °1 qui, selon eux n’honore pas leur corporation. « Dans tous les cas, les deux chauffeurs rappellent le calvaire des usagers sur cet axe avant sa réhabilitation ». A les en croire, tous ceux qui fréquentent cet axe sont exposés à un danger permanent, lâchent-ils avec amertume.  Pour une meilleure protection civile, la population sollicite l’intervention des autorités compétentes. Mieux vaut prévenir  que de guérir, ajoutent ces populations qui ne savent plus où donner de la tête.

 

Par Ousseynou Diallo / Tambacounda.info /