Bakel : 1 mois sans cours, les parents d’élèves sonnent la mobilisation

Les parents d’élèves de la commune de Bakel laissent éclater leur colère à travers un rassemblement. À cette occasion, ils ont interpellé le Ministre de l’Education en lui demandant de leur affecter de toute urgence des professeurs de philosophie, de mathématiques, de sciences physiques, de français et d’anglais pour éviter l’irréparable.

« De mémoire des Bakélois, jamais autant de monde n’a été enregistré lors du rassemblement des parents d’élèves », révèle un septuagénaire. La forte mobilisation a pesé sur la balance. Tout ce que la commune de Bakel compte comme parents d’élèves sont venus participer à ce vaste rassemblement dans l’enceinte de la place publique.

Dans l’unité, ces pères et mères de famille ont voulu montrer leur solidarité à leurs enfants. Le travail titanesque de la commission de suivi présidée par l’historien Abdel Kader Tandia a porté ses fruits. Le rêve de la dite commission, comme l’a dit le leader dans son discours, est de voir les populations de Bakel, s’unir autour des grands enjeux et interpeller le ministre de l’éducation en lui demandant de leur affecter de toute urgence principalement des professeurs de philosophie, de mathématiques, de sciences physiques, de français et d’anglais pour éviter l’irréparable.

Le test a-t-il réussi ? C’est un oui ferme chez les membres de la commission de suivi. Malgré le vent glacial qui souffle ce jour, des milliers de pères et de mères de familles sont visibles et en face d’eux des potaches de l’élémentaire en passant par le moyen secondaire et les étudiants avec des pancartes et affiches en mains, sur lesquelles on pouvait lire : « Nous voulons que nos enfants étudient » ; « Notre devise : 0 violence et 100 % de réussite », « Y’en à marre de la discrimination”; « Le lycée Waoundé Ndiaye de Bakel dit halte à ce déficit récurrent de professeurs » ; « La série S1 n’existe plus dans le département de Bakel du fait d’un manque de prof de maths » ; « Avez-vous oublié les 65 % de réussite de nos enfants au Bac» ; « Bakel, c’est l’excellence donc minimum de considération » ; « On mange la craie car il n’y a plus personne qui travaille avec » ; « Nos enfants ne sentent plus leurs droits à l’éducation. Pourquoi cela ? » ; « Un lycée sans prof et une excellence qui créée 0 heure » entre autres.

Selon Moussa Coulibaly, président de l’union départementale des parents d’élèves, ce vaste rassemblement est un moment fort, pour exprimer leur solidarité à l’encontre de tous les élèves de Bakel, face aux difficultés liées au manque de professeurs au lycée Waoundé Ndiaye et les collèges.

Certaines femmes des groupements d’intérêts économiques du département étaient toutes présentes pour donner un coup de main à la commune. La présidente de la fédération des femmes du département, Mme Diatou Coulibaly emboîtera le pas au président des parents d’élèves pour indiquer que « toutes les couches sont remontées contre le ministre de l’éducation ». C’est pourquoi, dira-t-elle, « nous sommes venues soutenir la commune pour montrer aux autorités étatiques que nous sommes très remontées face aux nombreuses difficultés que traverse actuellement le système éducatif à Bakel. »

Face à ce manque criard de professeurs à Bakel, l’historien Abdel Kader Tandian n’a pas manqué de souligner que : « Les élèves ont manifesté et usé toutes les voies de recours en vain. Nous parents d’élèves, estimons qu’il est maintenant plus que temps de réagir car le département de Bakel ne pas continuer de subir cette situation de pénurie chronique », se désole-t-il avant de poursuivre que, « nous sommes partie intégrante du Sénégal. La gestion des contrées périphériques ne doit souffrir d’aucune iniquité ; autre les frustrations peuvent aboutir à des sentiments de repli sur soi et de révolte souvent violente et toujours regrettables. Pour cette raison, nous lançons un appel au gouvernement pour une meilleure prise en charge des questions de développement local en général et singulièrement des questions d’éducation. Les sacrifices consentis par les enseignants et les populations locales pour hisser nos établissements au niveau des établissements d’excellence ne doivent par être annihilés ».

Après le rassemblement, un grand tour est fait vers la préfecture où le maître des lieux attendaient les mécontents. Le préfet du département qui a reçu le mémorandum a promis aux manifestants de rendre compte à son supérieur, « dans les minutes qui suivent ».  Force est de reconnaître que les manifestants ont parfaitement réussi leur rassemblement.

 

Ousseynou DIALLO / www.tambacounda.info /