La prostitution clandestine prend des proportions inquiétantes à Sambarambougou situé dans la communauté rurale de Missirah Sirimana (département Saraya, région de Kédougou). Elles sortent de tous les horizons ces prostituées qui affluent vers ce nouvel eldorado. La plus part de ces femmes qui s’adonnent à cette activité non moins lucrative proviennent de la sous région, notamment du Burkina, du Nigéria, du Mali, de la Guinée, du Ghana, de la Gambie… Dans ce bled, le travail de sexe s’installe à grande échelle. Dossier réalisé par Ousseynou Diallo pour Tambacounda.info /
A en croire Mariama Dianké Diallo, jeune guinéenne qui se débrouille dans le commerce « on a un choix quant on arrive sur des lieux. Il y’a des filles qui vendent leur corps pour se faire de l’argent. Par contre, d’autres sont très sérieuses ». Pour cette dame âgée de 36 ans, la plus part des travailleuses de sexe qu’on retrouve dans cette localité sont des femmes divorcées. Notre interlocutrice narre « j’ai connu ce village il y’a 6 mois par le biais d’une amie. Alors que j’étais en Guinée Conakry. Mon mari m’a abandonné non sans préciser la raison de son divorce à votre serviteur. C’est pourquoi, j’ai pas reculé quand mon amie m’a fait la proposition ». Depuis son arrivée contrairement à bon nombre de filles qui atterrissent à Sambarambougou, Mariama exerce dans le petit commerce de boisson, d’eau fraiche et de glace. Son objectif est de collecter beaucoup d’argent et repartir dans son pays d’origine auprès de ses deux enfants âgés respectivement de 7 et 11 ans. Qui, pour l’instant sont entre les mains de sa grand-mère.
Une jeune prostituée Nigériane sauvagement agressée en plein jour par son client qui refuse de payer la passe
Le fait s’avère vraiment inédit qu’il mérite de le porter à votre attention. Contrairement à Mariama, Elciana âgée de 23 ans, d’origine Nigériane qui évolue dans le commerce de la chaire a vécu un après midi cauchemardesque ce samedi 10 novembre. Cette scène digne d’un film Hollywoodien s’est produite devant les journalistes que sont votre serviteur, le correspondant de Sud et le caméraman d’AITV. Aux environs de 17 heures, une course poursuite digne des JO s’est déclenchée à la surprise générale de ceux qui gravitaient autour de cette scène entre la prostituée et le jeune homme malien bien sapé. Après avoir attrapé le malien, la prostituée l’a empoignée avant de lui réclamer son argent. Ce qui a ameuté le voisinage venu assister à la scène. Interpellée, la prostituée d’un ton ironique narre sa mésaventure devant la presse. « Il est venu me proposer des rapports sexuels, nous avons discuté du prix et nous sommes tombés d’accord sur 5 000 FCFA. Après avoir fini, il ma dit de l’attendre. Ce que j’ai refusé et il a aussitôt pris la poudre d’escampette et je l’ai poursuivie avant de l’attraper ». S’exprimant sur le déroulement des faits à son tour, l’homme a reconnu sans ambages les faits et explique. « Je ne lui donne rien par ce qu’elle n’a pas voulu faire d’efforts sur le lit au moment où je le bais… ». Sentant l’étau se resserrer autour de lui avec la foule qui commençait à s’agrandir, le malien a brandi une hache avant d’asséner un violent coup à sa cliente avant de prendre la clef des champs sous le regard impuissant de toute l’assistance laissant sa cliente qui saignait abondamment. D’où l’ire de Libasse caméraman d’AITV. « Je ne pensais pas qu’au Sénégal dans un village qui n’est pas loin de Kédougou que de telles scènes pouvaient se produire. Un village à majorité d’émigrés de guinées, de maliens, de Burkinabés qui font régner la loi dans cette zone où il n’y a pas de gendarmerie, ni de police. Aucune autorité, un chef de village impuissant. C’est vraiment désolant pour le Sénégal ».
Dans ce bled, les prostituées aménagent des endroits appelés « gnaffa » pour recevoir des clients
Elles sont nombreuses, les jeunes filles et femmes prostituées qui atterrissent dans les placers de Kédougou. Cette évolution que connait la prostitution dans ces sites concourt à la prolifération du VIH/Sida avec un taux de prévalence (7%) qui dépasse largement la moyenne nationale dans les zones aurifères. Néanmoins, cette activité est difficile voire impossible à dissocier avec le travail de l’or. Car le travaille de l’or fait appelle à beaucoup de choses comme la chaire fraiche. C’est d’ailleurs une tradition chez les chercheurs d’or « il faut se souiller avant de descendre dans les puits d’or ». Sachant cela, les prostituées se ruent quotidiennement vers ces lieux pour se faire de l’argent facilement. On peut dire sans risque de se tromper que, Sambaranbougou n’a rien à envier aux plus grandes villes africaines (Douala, Lagos, Abidjan …) pour ce qui est de la prostitution et de la quantité de belles et jeunes filles qui s’y adonnent. « Ici, la majorité des prostituées sont prises en locations par les orpailleurs », révèle un douanier à la retraite et assistant du chef de village. Aujourd’hui, l’effet d’accroissement (snobisme) qui va forcément avec la présence de ces nymphes dans ce patelin a fini de gagner le cœur des orpailleurs. On a l’impression que ces filles se mènent une concurrence folle dans l’acquisition des mecs. On trouve dans les clandos, presque toutes sortes de filles, à l’exception des « Drianké » et autres « Diek », « Diongoma ». On trouve par contre toutes sortes de jeunes filles, allant des mineures, des sans emplois…. Mais celles-ci, du point de vue prix de la passe, ne font guère le poids devant les « grosses cylindrées » qui empruntent les ruelles pour se faire voir et attirer la clientèle. Dans ce patelin, il est rare de faire un tour dans les clandos sans remarquer une table d’invités où la bière ou flag n’est pas exposée. Même certaines filles n’ont rien à envier aux hommes sur ce plan…
Il faut dire qu’il est temps d’agir. Encore que, l’or extrait du sous-sol sénégalais est entièrement bradé dans les sites d’orpaillage et entièrement vendu à l’étranger. Dans des pays comme le Burkina, le Mali dont les ressortissants sont les principaux acheteurs basés sur place.
Par Ousseynou Diallo / Tambacounda.info /