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Les producteurs de Sinthiou-Malème regroupés au sein du Cadre local de concertation des organisations de producteurs (CLCOP), se sont engagés, mardi, dans une expérience d’amélioration de la race équine locale à travers son croisement avec une race australienne, par l’insémination artificielle. Les juments ciblées par ce programme ont été soumises, mardi, à une visite d’aptitude, avant d’être vaccinées contre la peste équine et de recevoir une première injection d’Enzaprost, des dispositions préalables à l’insémination artificielle.
L’un des résultats attendus de cette opération est d’obtenir ‘’des métis qui ont une force beaucoup plus importante pour la traction animale’’, a-t-il indiqué. Selon lui, au bout du compte, cela ‘’va renforcer les revenus des producteurs et améliorer l’économie locale’’. L’objectif visé, à long terme, est d’améliorer les performances pondérales de la race locale pour augmenter ses capacités de traction. Le cheval est utilisé dans la traction pour les labours, les semis, les transports de tous genres, a rappelé Mamadou Diallo, d’après qui, son usage a permis de ‘’booster les rendements agricoles, eu égard à la rapidité d’exécution des opérations culturales reconnues (à) cet animal’’. ‘’Cependant, a-t-il relevé, cette qualité n’est pas à son optimum, du fait, entre autres, des limites inhérentes au génome de la race locale’’. La race chevaline locale quoique rapide, ne peut pas effectuer certains travaux lourds, notamment le labour de fond de sols argileux ou argilo-limoneux, le transport de charges lourdes, entre autres, a-t-il souligné.
Fortes de ce constat, quelques organisations de producteurs de Sinthiou-Malème ont sollicité la direction zonale du Sénégal oriental et de la Haute Casamance à l’ANCAR de Tambacounda, afin d’examiner la possibilité d‘améliorer les performances de la race locale par le biais de l’insémination artificielle par le croisement avec une race étrangère. Les poulains issus de ce croisement soit 1/2 sang mâle seront retirés de la reproduction, et pourront, dès que possible, être utilisés dans toutes les opérations de traction, a-t-il noté.
S’agissant des pouliches issues du croisement (1/2 sang femelle), elles seront réintroduites, au bout de trois ans, dans la reproduction pour être inséminées avec la même semence, dans le but d’aboutir à des 3/4 de sang, optimum désiré dans ce programme de croisement. Le programme sera conduit de concert avec le haras national de Kaolack, sous la coordination de l’inspection régionale des services vétérinaires (IRSV) de la capitale du Saloum, en synergie avec celle de Tambacounda qui en assure le contrôle. Insistant sur l’importance de cette première phase de présélection, l’agent de conseil agricole et rural a expliqué que ‘’ce choix doit être le plus judicieux possible, afin d’éviter de sélectionner des femelles gestantes ou immatures’’. Lors d’une première expérience tentée en 2009, une vingtaine de juments ont été inséminées, avec au bout du compte quatre produits. Cette opération avait donné un taux de gestation d’environ 47% et un taux de mise bas de 57%. Les quatre poulains issus de cette première insémination artificielle, ‘’observent une bonne progression pondérale’’, a-t-il noté, ajoutant qu’il s’agira de ‘’consolider les acquis de cette première expérience’’. Les bénéficiaires se sont félicités du programme dont ils attendent une contribution à l’amélioration de leurs revenus.