Le Centre régional de formation du personnel enseignant (CRFPE) de Tambacounda a fêté, samedi, la sortie de sa première promotion, comptant 179 instituteurs, lors d’une cérémonie organisée dans l’enceinte de l’école Batou Diarra, qui abrite la structure de formation.
Les sortants de cette première génération du CRFPE (G1, qui devait correspondre avec la 19-ème promotion de l’ex-EFI), au nombre de 179, dont 86 filles, ont été invités lors de la cérémonie, à s’armer des valeurs qu’exige leur profession, comme la ponctualité, l’amour du métier et la rigueur. Le parrain de la promotion, Moussa Bâ, président du conseil d’administration de la Société des infrastructures de réparation navale (SIRN) a souligné ”la particularité du contexte où cette promotion doit rejoindre la profession d’enseignant, à un moment justement où le niveau des enseignants est décrié, avec à l’appui, une enquête du ministère de l’Education montrant que seuls 9% des enseignants peuvent enseigner correctement en français”. Un contexte où le système éducatif est décrié, pour avoir produit des ‘’étudiants qui s’expriment mal’’ et où des ‘’enseignants sont emprisonnés pour manque de civisme’’, a-t-il dit. ‘’Votre promotion doit faire la différence, en étant plus rigoureuse et plus exigeante vis-à-vis d’elle-même’’, a dit M. Bâ, estimant pouvoir compter sur cette promotion ‘’pleine d’initiative et de dynamisme’’.
Revenant sur le contexte de cette sortie de promotion où ‘’c’est l’école en général qui est critiquée et parfois de façon maladroite et injuste’’, Hubert Ndèye, secrétaire général du conseil régional a souligné qu’elle doit ‘’se battre pour se faire une place’’ dans une société où les références sont devenues autres que les produits de l’école. M. Ndèye, enseignant de formation, a poursuivi : ‘’Votre principal outil de travail, c’est la parole. Evitez que vos mots provoquent des maux’’. S’inscrivant dans le même registre de l’exhortation, le préfet de Tambacounda, Amadou Bamba Koné, qui présidait la cérémonie, a lancé : ‘’soyez fiers de ce que vous êtes’’. ‘’La noblesse, a-t-il ajouté, ne réside pas dans l’accumulation de richesses. [Elle] réside en ce que la société vous confie ce qu’elle a de plus cher : l’éducation de ses enfants’’. Il a invité les futurs instituteurs, à un moment où ‘’de plus en plus de gens se tournent vers des métiers peu conventionnels’’, à faire leur travail d’enseignant ‘’avec amour, rigueur et renoncement’’. ‘’Cultivez l’humilité, la modestie’’, leur a-t-il recommandé, non sans ajouter : ‘’que les gens ne vous fassent pas douter !’’. ‘’Une promotion quelle qu’elle soit est toujours porteuse d’espoir, celui d’avoir de bons enseignants’’, a pour sa part, noté le secrétaire général de l’inspection d’académie, Meïssa Ciss. Un bon enseignant étant, à son sens, ‘’celui qui porte les valeurs et principes directeurs du système éducatif’’, il les a exhortés à incarner ces attributs.
Certains formateurs ont loué les qualités de la promotion sortante.
L’inspecteur Cheikh Lô, parmi eux, a qualifié ces élèves-maîtres d’‘’exceptionnels à tout point de vue’’, tant pour ce qui est de leur niveau – ‘’tous des bacheliers avec un bon niveau’’ – que de leur sens de l’initiative et de leur production intellectuelle. Le fait que les enseignements ont été dispensés sur une ‘’année entière’’ (d’avril à décembre) – chose qui n’est pas fréquente, a été ‘’bénéfique’’ pour leur formation, a aussi relevé l’inspecteur Malick Wane, autre formateur du CRFPE.
APS /