Le marteau judiciaire du parquet de Tambacounda s’est abattu sur les neuf animateurs polyvalents du préscolaire et des cases des tout-petits et du coordonnateur du mouvement du 23 juin (M23). Arrêtés suite à leur marche non autorisée samedi, par la police, ils ont été déférés au parquet ce lundi puis placés sous mandat de dépôt à la citadelle du silence de Tambacounda.
Les animateurs polyvalents du préscolaire et des cases des tout-petits, Fatou Sané, Bérété Keita, Anta Anna Badji, Seynabou Diatta, Sadouba Fofana, Aminata Diop, El Hadji Omar Diémé, Moussa Oualy et Mame Diarra Sy et le coordonnateur régional du mouvement du 23 juin (M23), Guy Marius Sagna sont pensionnaires de la citadelle du silence de Tambacounda, depuis ce lundi après midi. Ils sont poursuivis pour troubles à l’ordre public et manifestation non autorisée. Tout est parti d’une marche tenue le samedi dernier vers les coups de 11heures sur la route nationale numéro 1 de Tambacounda, à hauteur du quartier Taybatou qui a été le lieu choisi par les animateurs polyvalents du préscolaire pour crier leur ras-le-bol. En effet, depuis 7 ans, ces derniers courent derrière leurs salaires et autres statuts. « Très en colère contre les autorités étatiques qui tardent à statuer sur leurs cas », ils ont utilisé cet ultime comportement pour attirer l’attention du Président de la République, Macky Sall. C’est ainsi qu’ils ont barré la route nationale avec des pneus, troncs d’arbre et autres briques, empêchant du coup les véhicules à passer. Les policiers, arrivés sur les lieux quelques minutes plus tard à bord de leur mini car, ont procédé à l’arrestation de ces manifestants au nombre de dix dont le coordonnateur du mouvement du 23 juin (M23), Guy Marius Sagna. Gardés à vue à la police depuis samedi dans la matinée, ils ont été déférés au parquet ce lundi dans la matinée. Auditionnés par le substitut du Procureur de la République, leur placement sous mandat de dépôt leur a été notifié vers les coups de 17heures 40 minutes. Leurs collègues qui attendaient dehors n’en revenaient pas. Des pleurs et autres regards attristés ont accompagné les nouveaux pensionnaires de la citadelle du silence, à bord du car de la police venu les chercher dans la cave en direction de la prison. Leur audience devant la barre du tribunal départementale de Tambacounda est fixée au jeudi 28 février prochain. Pour rappel depuis 2005-2006, ces 200 animateurs polyvalents de Tambacounda ont été envoyés, sur la base d’un contrat de deux ans, pour servir dans les Cases des tout-petits érigées dans différents villages de la région de Tambacounda. Ils réclament leur intégration dans le système éducatif, après sept ans de service, sans salaire ni statut.
Assane Diallo / Tambacounda.info /