« Orpailleurs et forces de sécurité s’affrontent à Diyabougou »
« La communauté malienne s’entretue à Kédougou »
Faudrait-il mettre fin aux orpaillages traditionnels ? En tout cas la question est sur toutes les lèvres, vu ce qui se passe dans les zones aurifères de Kédougou et de Tambacounda. Les journées du lundi et mardi dernier, ont été très longues dans ces deux bleds ou l’or est source de convoitise. Dans la zone aurifère de Kharakhéna dans le département de Kédougou, une bataille rangée entre orpailleurs maliens a fait un mort et trois blessés graves. Du coté de Diyabougou dans le département de Bakel où le site a été fermé par arrêté du gouverneur de Tamba depuis mars, a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Des orpailleurs qui tentaient de diriger dans les sites ont été « chassés » par les gendarmes. Bilan un mort et des blessés graves.
Deux morts, des blessés graves. Tel est le triste bilan des affrontements sanglants dans la zone aurifère de Kharakhéna, dans le département de Kédougou et celle de Diyabougou, dans le département de Bakel. A Kharakhéna, qualifié de nouvel «eldorado » pour les ressortissants maliens, guinéens, burkinabè, mauritaniens et même nigérians. Une seule et unique chose attire toutes ces nationalités précitées : il s’agit de l’Or. Tot dans la matinée du lundi, une bagarre sanglante, cette fois-ci entre membres de la communauté malienne a fait un mort et trois blessés graves. Selon nos sources tout serait parti d’une mésentente entre deux groupes d’individus, orpailleurs maliens. Celui de Fodé et celui de François ne se sont pas faits de cadeaux en s’affrontant en pleine foret au retour des diouras. Il s’en est suivi une chasse à l’homme. Un mort a été enregistré du camp de François dont l’identité n’est pas encore révélée. A en croire toujours nos sources, trois blessés graves sont enregistrés. Tous les blessés auraient reçu de terribles coups de couteau au dos et au ventre, indiquent nos sources. Le corps sans vie du malien ainsi que les trois blessés ont été acheminés au district sanitaire de Kédougou par des orpailleurs sénégalais qui ont affrété des véhicules. Dans le village chimérique de Diyabougou à la mêlée des chemins est la dernière bourgade sénégalaise avant le Mali (100 mètres) et la Falémé, frontière malienne. Il se situe dans la communauté rurale de Sadatou dans l’arrondissement de Kéniéba, à 140 km de Kayes au Mali, à 125 km de Kédougou au Sénégal et à 320 km de Tambacounda au Sénégal. Les quelques 20 331 habitants ont aujourd’hui abandonné leur principale activité qu’est l’agriculture pour l’orpaillage. Le 5 mars dernier suite aux affrontements entre maliens et burkinabés faisant des morts et blessés graves, les autorités avaient publié un arrêté pour fermer les sites de Diyabougou. Cette fermeture a poussé les populations à brandir une menace latente des « affamés » des diouras du village d’orpaillage de Diyabougou dans l’arrondissement de Kéniéba, communauté rurale de Sadatou département de Bakel et région de Tambacounda aux visages hébétés par l’arrêté du Gouverneur de Tambacounda, faisant interdiction d’accès dans les diouras jusqu’à nouvel. Ces derniers regroupés au sein d’un nouveau «collectif pour la défense des intérêts de Diyabougou» sont passés à la vitesse supérieure mardi pour se ruer dans les diouras défiant les gendarmes. Des affrontements auraient fait un mort et des blessés graves. Selon nos sources, la goutte d’eau qui aurait fait déborder le vase, c’est l’incursion des maliens dans les diouras, malgré l’interdiction d’accès, expliquent des orpailleurs. Il y a quelques semaines, des orpailleurs avaient arrêté des maliens dans les diouras qui tentaient de faire main basse sur leurs matériels avant d’etre attachés et remis aux gendarmes. Le jeune Bambo Danfakha, né en 1984 qui a perdu la vie est acheminé à la morgue du centre hospitalier régional de Tambacounda, hier mercredi pour les besoins de l’autopsie. Parents et proches ont pris d’assaut l’hôpital, accusant du coup les gendarmes d’avoir tué le jeune orpailleur. Les prochains jours nous édifieront.
Assane Diallo / Tambacounda.info /
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