La 24 édition de la Safra (Semaine de l’Amitié et de la Fraternité) serait partie pour être un échec total. Le budget estimé à 65 millions n’est pas encore bouclé. Pis, le Président du comité local d’organisation, l’édile de la ville, qui devait accueillir les délégations dont ses pairs membres du réseau des maires, a préféré rester à Dakar pour assister au congrès du parti démocratique sénégalais assimilable à une face de très mauvais goût, que de recevoir ses hôtes. Malgré l’arrivée des délégations de Boké, en Guinée, de Bassé en Gambie et de Kayes au Mali, l’ouverture, initialement prévue, samedi le 24 décembre serait finalement reportée au lundi. Quelle honte !
Tous les clignotants viraient au rouge depuis près de quatre semaines. Un comité d’organisation chapeauté par le maire Oury Bâ, (qui a peut être mis « les sous » de la commune) est créé pour supplanter le comité local de la Safra, parce qu’ « il faut faire dans la transparence et la gestion rationnelle des ressources avec une triple signature, celle du maire, du trésorier payeur régional et de la trésorière du comité local » laissera entendre le premier magistrat de la cité.
84 puis 65 millions de nos francs furent prévus pour rendre la fête belle et au soir du 23 décembre, veille de l’ouverture officielle, le budget était loin d’être bouclé. La recherche de moyens additionnels à Dakar, n’a visiblement pas porté ses fruits au bout d’une odyssée de huit jours. Des sources dignes de foi évoqueront quelques espèces sonnantes bien loin du compte et une vingtaine de pièces de tissus offerts par le ministre de l’économie maritime probablement pour les hôtesses. Exceptés la dizaine de millions de nos francs mis à la disposition du comité d’organisation et les 25 millions annoncés par la mairie tout comme les 150 000 F gracieusement offerts par un commerçant de la place ainsi que quelques caisses de boisson, pas grand-chose n’a été collecté.
Du temps perdu, des couacs organisationnels se font jour
Dans la soirée du 22 décembre, vers 20 heures, le colonel, commandant la zone militaire numéro 4, ne serait pas encore saisi officiellement de l’organisation de cette 24e édition, encore moins de la partition que lui et ses hommes devraient jouer, du moins, si l’on en croit le président de la commission d’organisation. Et pour rédiger la correspondance devant permettre d’installer les tribunes, une girafe y a perdu son petit, le secrétaire permanent, choisi pour pallier cette bévue se perdait en conjectures dans une réunion de la commission scientifique où il serait aussi rapporteur. Des banderoles dont certaines sont mal fagotées font leur apparition, le tailleur préposé à la confection des drapeaux et tenues des hôtesses use ses souliers entre son atelier et le secrétariat permanent pour parer au plus pressé, les hôtesses s’inquiètent, la ville se trouve mal nettoyée, pour autant qu’elle le soit. Pendant ce temps, le maire, président du comité spécial d’organisation « déambule » à Dakar, préférant prendre part au congrès du Pds au détriment de ses hôtes de la Safra. Et par ce fait, l’on annonce le report de la cérémonie officielle d’ouverture initialement prévue le samedi 24 décembre dans l’après midi serait reportée au lundi 26 courant.
Des délégations arrivent et poireautent au Cdeps, le secrétaire permanent ferme momentanément son bureau et s’en va l’on ne sait où, le président du comité local arrive de Dakar et s’emmure dans un silence assourdissant, c’est le pogrom. Tous se retrouvent au cœur de la spirale, même si le président de la commission d’accueil chargé de l’hébergement se démène comme un diable pour transcender les multiples problèmes. Il y a plus qu’une urgence signalée ! Où sont passés les autres présidents de commissions ? Faudra-t-il rester comme ça face à ce qui s’annonce comme étant un échec et qui pourrait gravement écorner l’image de notre pays ? Que non ! Une honte !
Assane, Ousseynou Diallo et Boubacar Tamba / Tambacounda.info /