La qualité de la deuxième dotation d’aliments de bétail distribués dans le cadre de l’Opération de sauvegarde du bétail (OSB 2012) a été remise en cause, par certains responsables des commissions de distribution de cette nourriture pour animaux qui, d’après eux, laisse à désirer.
‘’Des éleveurs sont revenus nous dire que leurs animaux n’avaient pas mangé les aliments qu’ils avaient achetés’’, a expliqué Pape Mbaye Diaw, inspecteur départemental de l’élevage de Bakel. Il a indiqué avoir effectué un prélèvement qu’il a remis à une mission de l’Institut sénégalais de recherches agricoles (ISRA) pour être édifié sur la composition réelle de ces aliments. Les commissions de distribution, présidées par les préfets, sont composées du chef de service départemental de l’élevage, du chef de service départemental de l’agriculture et de l’équipement rural. Les services départementaux du développement communautaire, du commerce et de la douane, ainsi que les organisations des professionnels de l’élevage et de la société civile y sont aussi représentés, selon le service de l’élevage. ‘’La qualité de la deuxième dotation a ralenti l’écoulement’’, a indiqué le préfet de Goudiry, Ibra Fall, selon qui, la qualité de la deuxième dotation de 40 tonnes reçues par son département ‘’laisse à désirer’’. Il a ajouté: ‘’On m’a signalé des cas de mortalité qui m’autorisaient à soupçonner l’aliment’’. Le président de la Maison des éleveurs de Koumpentoum, Amadou Diallo, qui soupçonne un mélange de farines animales, a pour sa part indiqué avoir contacté celui qui était chargé de convoyer cet aliment, pour lui dire de ne pas l’amener, car les éleveurs n’allaient pas l’acheter. M. Diallo a signalé l’odeur âcre que dégage le produit qui, d’après lui, n’est prisé que par la volaille. Un certain nombre de problèmes rencontrés dans l’accomplissement de la mission de distribution ont été relevés, parmi lesquels la revente des aliments de bétail par certains éleveurs –, des cas ‘’rares’’ à Tambacounda, selon Khadim Ndiaye, chef du service régional du commerce. S’y ajoute la difficulté de distinguer les vrais éleveurs des ‘’éleveurs du dimanche’’, ou encore l’acheminement des aliments des départements vers les communautés rurales, pour lequel l’Etat n’a pas prévu de frais de transport, a noté le préfet de Goudiry, Ibra Fall. Certains participants ont proposé que les commissions de distribution soient autorisées à aller acquérir les aliments dans les régions ayant des excédents comme Kolda, pour les revendre aux éleveurs à des prix qui tiennent compte des frais de transport. Cela, en lieu et place des autorisations individuelles qui pourraient davantage profiter aux commerçants qu’aux éleveurs. il a été recommandé que soit revue la qualité de ces aliments, mais aussi que soit indiquée sur ces emballages l’interdiction de revendre ces aliments, afin de faciliter le contrôle. Il faut aussi communiquer davantage sur cette opération, notamment à la télé pour éviter tout trafic et insister sur le rythme d’acquisition et la période à laquelle est organisée la distribution, a indiqué le préfet de Tambacounda, Amadou Bamba Koné. Une autre préoccupation des responsables a été l’amélioration de la qualité des infrastructures de stockage d’aliments. Les éleveurs ont aussi été invités à comprendre que cette subvention de l’Etat sur les aliments de bétail ne saurait continuer et par conséquent, à anticiper en s’organisant pour envisager des achats groupés, leur permettant de bénéficier de réductions sur les prix auprès des firmes.
Source APS /