Tambacounda : L’incroyable histoire d’une femme mariée maraboutée par un guinéen

Réputé dans la localité de Ourossogui comme étant un vendeur de bois mort, Moussa Cissokho, originaire de la Guinée Conakry n’en est pas moins un homme retors, malgré son jeune âge. La preuve, en lieu et place des cadeaux et autres plats de déjeuner que la dame Bineta Kébé, lui offrait, Moussa est parti pendant trois mois avec la femme d’autrui. Et la dame a subi des viols répétitifs, après avoir été maraboutée. Le maniaque ne s’est pas uniquement contenté de cela. Il a aussi volé tous les bracelets en argent de la dame et de petite fille, avant d’être arrêté à Kidira, après un séjour avec la dame à Bakel. Pour ces faits, le jeune guinéen, âgé de 24 ans a été attrait à la barre du tribunal correctionnel de Tambacounda. Il a été condamné à deux ans de prison ferme.

Natif de Siguiri en République de Guinée, Moussa Cissokho, âgé de 24 ans a débarqué à Ourossogui dans le but de chercher du travail. C’est ainsi qu’il se lance à la recherche du bois mort qu’il vend aux ménagères. Parmi ses clientes figure la dame, Bineta Kébé. Cette dernière mariée et mère de trois bouts de bois de Dieu finit par entretenir une relation sincère avec le Guinéen. A chaque repas, la dame venait au secours de Moussa Cissokho, en lui envoyant par le biais de son fils ainé, né en 2005, son plat. Cette gentillesse, perdra la dame car elle ne savait pas qu’elle allait vivre les pires moments de son existence. Devant la barre du tribunal correctionnel de Tambacounda, Bineta soutiendra avoir été maraboutée par celui qu’il considérait et prenait comme son frère. Les deux poulets amenés par le Guinéen pour que la dame les prépare en est la principale cause. C’est le début d’une séance de maraboutage qui a fini par rapprocher les deux personnes. Et la dame de relater les circonstances dans lesquelles elle est tombée sous l’envoutement de Moussa Cissokho. Un soir au mois de janvier dernier, vers 20 heures quand elle a préparé et mangé les deux poulets que Moussa Cissokho avait achetés pour la petite famille de Bineta et son mari. Cette dernière en informe son mari, qui n’y trouve aucun inconvénient. Le diner fini, le Guinéen refuse meme de goutter au plat à lui apporté par le le fils ainé de la famille Kébé. La jeune femme, après en avoir mangé, quitte aussitôt le bol avec sa petite fille et fausse compagnie à son mari et ses deux autres enfants. Le mari ne se doutant de rien, n’a pas pipé mot, pensant que sa femme était sortie pour une course. La dame de raconter devant la barre qu’une fois dans la chambre du Guinéen, elle a passé la nuit avant de déménager pour une autre ville, Bakel. « Nous sommes tous les deux allés à Bakel où il avait une chambre. Il en profitait chaque jour pour abuser de moi. Je me débattais, je criais, mon enfant aussi criait. Mais à chaque fois, il me dit que c’est lui maintenant mon mari et qu’il fera tout ce qu’il veut », dira Bineta lors des interrogatoires d’audience. « On ne s’est pas limité seulement à Bakel. Après il m’a amené à Kidira et chaque fois c’est la meme chose. Pire meme, parce qu’à Kidira, je ne mangeais meme pas. Il me violait en présence de ma petite fille sans meme nous donner de quoi manger», soutient-elle pour convaincre les juges du martyr qu’elle a souffert. Des moments de détresse confirmés par son mari qui soutient l’avoir reçu en larmes au retour de chez le Guinéen. Pour en avoir le cœur net, dira le mari de la dame, « j’ai employé aussi les croyances mystiques que Dieu m’a donné. Dommage que je n’ai pas pu protéger ma femme de ce que j’ai comme connaissances ». Alé Lo c’est le mari de la dame d’affirmer que : « J’ai vu toute la scène car là où ma femme cuisinait, j’ai retrouvé un gris-gris qu’on avait mis sous terre. J’étais obligé de faire des prières et autres sacrifices pour que ma femme nous revienne après des mois de recherches et de messages transmis par la gendarmerie ». Le mari poursuit : « voilà trois mois que je n’ai pas vu ma femme qui a été maraboutée par ce jeune qu’on avait pris comme un membre de la famille parce que c’était un étranger, qui n’avait ni père, ni mère dans la ville. On mangeait ensemble quand subitement, elle a pris son enfant pour se retirer du plat et de la maison. Je ne me doutais de rien et je pensais qu’elle était partie dans une boutique. En plus des viols dont elle a été victime, elle a perdu tous ses bracelets en ragent que Moussa a volé», dira le mari pour confirmer les déclarations de son épouse. Et, il précise : « c’est un ami chauffeur qui a rencontré ma femme à Kidira qui a informé la gendarmerie. Il était au courant qu’un avis de recherches a été lancé ». Une version battue en brèche par Moussa Cissokho qui dira : « c’est la dame qui est venue chez lui avant de voyager ensemble à Bakel et Kidira ». Sur le cas de vol, le représentant du ministère reste convaincu qu’il n’y a pas d’éléments dans le dossier pour asseoir la culpabilité du prévenu. C’est ainsi que le Procureur, Mamadou S. Diao a demandé au tribunal de le relaxer du chef d’accusation de vol. Sur le cas de viol, le parquetier dira avoir affaire à un cas rocambolesque. Pour lui, la thèse mystique n’a nullement été aussi prouvée. Car s’interroge, l’avocat de la société, « est ce que la dame a les moyens de prouver la force mystique ?» Le procureur de la République dira qu’il n’y a pas eu de viol dans le dossier. Mais pour lui, il y a une seule infraction. Il a disqualifié les faits de viol en attentat à la pudeur. « Le fait de fuguer avec la femme d’autrui constitue un acte impudique », soutient le représentant du ministère public, avant de requérir une peine de deux ans de prison dont six mois ferme. Le tribunal dans son délibéré a condamné Moussa Cissokho à deux ans de prison ferme et une amende de 50.000 FCFA.

 

Assane Diallo / Tambacounda.info /