Tambacounda : Un commerçant abattu par des bandits à Ly Counda

Le destin a encore frappé durement les populations de Tambacounda. Dans la nuit du mercredi 19 au jeudi 20 février 2014, un crime monstrueux a été perpétré au village de Ly Counda situé à 18 Kilomètres de la capitale orientale alors qu’elle était avec sa 2e épouse. Cette dernière a été violemment bastonnée.

 Il est 7 heures 25 minutes sur la route nationale n°1 qui mène vers la communauté rurale de Sinthiou Maléme, on ne se perd pas trop pour retrouver, au milieu du village dénommé Ly Counda, la maison familiale de la victime Yoro Benté Diallo.

En cette matinée du jeudi 20 février 2014, nous sommes accueillis par un groupe de jeunes massés sur la route nationale. Quelques précautions auront suffi à Lamine Camara pour nous introduire dans la maison familiale. Sur place, la douleur reste vive. Un meurtre qui n’a laissé personne indifférent dans la famille. Jeunes, hommes, femmes continuent d’affluer au domicile de la famille Diallo pour y présenter les condoléances les plus attristées. Sur place, les membres de la famille, les voisins, arborent un visage triste, une mine renfrognée. Le décor est tout autre à l’intérieur de la maison et un silence glaçant y règne.

Les habitants resteront profondément marqués par ce meurtre. Pour la bonne et simple raison que le vieux Yoro Benté Diallo âgé de 66 ans, marié à deux épouses et père de 5 enfants comme l’a souligné son grand frère Oumar Diallo : « était un sage d’une générosité débordante, humble, courtois, désintéressé. Il vouait un respect à quiconque dans ce village jusqu’à son dernier souffle ».

Ce sont les coups de feu qui nous ont réveillé

Sur ce qui est arrivé au vieux commerçant abattu et sa 2e épouse Binta Diallo grièvement blessée, les témoins comme le grand frère de la victime Oumar Diallo ont décrié les faits avec outrance. Sous le choc, ils ne cessent de tarir d’éloges à l’endroit du vieux commerçant dont le corps a été déposé à la morgue du centre hospitalier en attendant les conclusions du médecin légiste.

Oumar Diallo grand frère de la victime « J’ai entendu 7 coups de feu »

« Je m’appelle Oumar Diallo et la victime Yoro Benté Diallo est mon petit frère.

Nous sommes du même père. C’est aux environs de 2 heures du matin que j’ai entendu sept coups de feu provenant du domicile de mon petit frère. C’est ainsi que je me suis levé brusquement de mon lit. Je suis sorti pour y voir clair et me suis dirigé directement au domicile de mon petit frère. Sur place, je l’ai trouvé dans la cour de sa maison baignant dans une marre de sang. Il était dans un piteux état puis que sa tête était complètement broyée. J’ai pris un pagne pour recouvert le corps sans vie. Ce sont sept coups de feu que les malfaiteurs ont tiré et les trois l’ont atteint. J’ai vu sa 2e épouse Binta Diallo très mal en point puis qu’elle a été sauvagement tabassée par les bandits qui étaient au nombre de trois.

C’est désolant ce qui vient de se produire. J’ai perdu un être qui m’était vraiment cher.

Je condamne fermement cet acte odieux. Nous sommes de simples cultivateurs sans rien. J’interpelle le président de la République pour que les auteurs de ce crime crapuleux soient arrêtés, punis et la famille indemnisée. Je tiens à préciser que notre village est depuis en proie à de multiples vols de bétails. Il ne se passe pas une seule journée sans qu’un habitant ne se plaigne du vol de son bétail. Vraiment ça suffit ».

Souaréba Wagué, directeur de l’école du village

« La cervelle du vieux était scindée en deux tas par terre. Ce n’était pas agréable à regarder »
Dés que la nouvelle est tombée, le domicile mortuaire refuse du monde. C’est devant un ballet incessant des populations venues présenter leurs condoléances que nous avons quitté la maison pour retrouver le Directeur de l’école élémentaire du village, Souaréba Wagué dans la maison d’à coté qui nous a relaté sa version des faits. Ce dernier n’a cessé de saluer l’altruisme du vieux commerçant sauvagement tué.

« Je m’appelle Souaréba Wagué et je suis le directeur de l’école du village. En fait, c’est vers les environs de 2 heures du matin ce jeudi 20 février que j’ai entendu des coups de feu. Moi, personnellement, j’en ai entendu. Il y’en a eu à peu prés sept coups de feu. C’est à la suite de ces coups de fusil que j’ai entendu les pleurs provenant du domicile du vieux Yoro.

Je suis sorti et j’ai vu les habitants du village se diriger vers son domicile. Je suis parti et j’ai trouvé le vieux qui gisait dans son sang. La cervelle était scindée en deux tas par terre.

La tête était carrément écrasée. Vraiment, ce n’était pas agréable à regarder.

J’ai personnellement contacté la gendarmerie et les sapeurs pompiers. Ensuite vers 2 heures 18 minutes, j’ai appelé le PCR également. Après constat, le corps a été acheminé à la morgue du centre hospitalier régional de Tambacounda. Le vieux a été tué devant la porte de sa chambre mais en fait selon les dires de sa femme, les coups de fusil ont commencé à l’intérieur de la chambre quand les gars sont entrés dans la chambre par effraction.

L’épouse m’a raconté que l’un d’entre eux, lui a mis la torche sur les yeux, ce qui fait qu’elle ne pouvait pas les identifier. On lui a tapé avec des coups de bâtons et elle s’est enfuie pour demander de l’aide. Ils étaient trois bandits. Je tiens à préciser que le vieux était exemplaire. Il était père de trois filles et 2 garçons. Une de ses filles était d’ailleurs dans ma classe et un de ses garçons est âgé de 20 ans ».

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