La Commune de Tambacounda est au cœur de l’actualité à cause des séries de tueries dont les victimes sont des déficients mentaux (6 morts au total). Alkuma.info a jugé nécessaire de donner la parole au Premier magistrat de la Ville, M. Oury Ba qui a abordé d’autres questions relatives au vote du budget 2014, à l’éclairage public et aux élections locales de juin prochain.
Vous êtes le Maire de la Commune de Tambacounda où l’actualité est marquée par la série de tueries dont les victimes (six au total) sont des malades mentaux. Que vous inspire cette situation ?
Je vous remercie et salue cette démarche professionnelle d’alkuma.info consistant à aller vers les gens pour avoir la bonne information. Je me suis déjà prononcé sur cette question juste après la mort de la deuxième victime et lors de la journée de prières à la Grande mosquée de Tambacounda. C’est émouvant et inquiétant pour tout le monde. Les malades mentaux viennent des maisons.
Il faut, à mon avis, que les gens protègent et sécurisent leurs parents, même s’ils sont des déficients mentaux. Il ne faut pas les laisser dans les rues. Ce qui se passe est vraiment regrettable. Il appartient aussi à l’Etat de jouer pleinement sa mission régalienne, c’est-à-dire veiller à la sécurité des personnes et des biens surtout dans une ville carrefour comme Tambacounda avec nos frontières poreuses.
Les tambacoundois que nous sommes avons eu tord lorsqu’en 2008, l’Etat voulait construire un hôtel de Police et des jeunes inexpérimentés et certains politiciens s’y sont opposés. Le résultat est là. Les travaux de construction de cet hôtel de Police avaient commencé et ils ont tout fait pour faire avorter le projet par la suite.
Maintenant, où en est on avec ce dossier ? Le Gouverneur M. Gabriel Ndiaye a dit qu’un autre site est trouvé dans l’enceinte des Travaux Publics. Ce qui n’a pas de sens. Car, un commissariat ou hôtel de Police doit être dans un lieu accessible c’est-à-dire situé au milieu des populations. Et c’est l’ancien site situé au garage Kothiary qui est plus indiqué pour l’érection d’un hôtel de Police dans la commune de Tambacounda.
L’éclairage public est sur toutes les lèvres à Tambacounda. Votre ville est dans le noir notamment les quartiers périphériques, ce qui favorise, sans nul doute, l’insécurité. N’est ce pas vous avez une part de responsabilité dans cette situation d’insécurité ?
Une part de responsabilité… (il ne termine pas la phrase). Nous sommes en train de faire suivant nos moyens. C’est l’entreprise SINCO qui nous a crée de sérieux problèmes en enlevant des poteaux pour élargir la route. Depuis lors, elle n’est plus revenue pour réparer ses dégâts. Et nous avons saisi ou interpellé toutes les autorités compétentes notamment le Préfet qui a tout fait pour que SINCO répare nos installations, en vain.
Dés lors, le Conseil municipal a été convoqué le 20 février dernier et il a autorisé le Maire à donner une suite judiciaire à cette affaire c’est-à-dire porter plainte contre SINCO. Au même moment, des jeunes de la Commune ont décidé d’organiser une marche pacifique pour dénoncer ses errements de l’entreprise SINCO.
Toutefois, je dois dire que l’éclairage d’une ville comme Tambacounda demande beaucoup de moyens. La Mairie seule ne peut pas réussir sans l’appui de l’Etat. Il faut que l’Etat s’implique. Au demeurant, dans le budget 2014 de la Mairie, nous avons prévu une enveloppe de 30 millions F Cfa pour l’éclairage public dans les vieux quartiers de la Commune. Pour l’extension, nous avons besoin du soutien de l’Etat.
A ce propos, un projet de l’Etat a promis de réaliser un éclairage solaire sur 2400 m. Les études sont déjà faites et les travaux devraient démarrer à la fin de ce mois de février 2014. C’est ce qu’ils ont promis. Et il y aura donc une amélioration dans l’éclairage public. Franchement, la question sur l’éclairage public dépasse la Mairie, il faut que l’Etat s’implique.
Le budget 2014 de la Mairie vient d’être voté. Sur environs 1, 300 milliard F Cfa, seuls environs 300 millions F Cfa sont affectés à l’investissement. Et au regard des besoins et autres urgences en infrastructures, n’est ce pas un manque d’ambition de votre municipalité notamment en investissements ?
Non ! Je ne partage pas votre point de vue. Au regard de l’existant, notre budget est ambitieux en investissements. Car, l’année dernière, le budget d’investissement s’élevait à 225 millions F Cfa et vous dites que cette année c’est plus de 300 millions F Cfa. Vous ne me direz pas non plus qu’il n’y a pas eu une hausse. Il y a bien une hausse du budget d’investissement. En plus, nous payons une dette de 164 millions F Cfa à l’ADM pour les travaux Précole.
Le monde sportif de la commune semble insatisfait des 3 millions F Cfa (trois millions francs CFA) que vous accordez aux clubs de la ville. On dirait que le sport ne fait pas partie de vos priorités ?
C’est vous qui le dites. Dans les budgets précédents, les trois clubs de la Ville recevait chacun une enveloppe de 500 000 F Cfa (cinq cent mille francs CFA). C’est-à-dire un budget de 1 500 000 F Cfa (1 million cinq cent mille francs Cfa) leur était affecté. Cette année, notre équipe municipale a doublé cette enveloppe. C’est un pas non négligeable. Donc, un effort de plus à l’endroit du monde sportif. Je vous annonce aussi que nous allons entamer des discussions pour voir comment accroitre cette enveloppe.
Les chiens errants font toujours partie du décor de votre ville. Et, selon nos sources, le Gouverneur de région vous a interpellé afin de procéder à une opération d’abattage ? Où en êtes-vous ?
Vous avez raison, le Gouverneur M. Gabriel Ndiaye m’a saisi directement en même temps que le Chef de service régional de l’Elevage, Dr Thiam. Ce dernier a déjà fait l’expression des besoins pour l’organisation de cette opération d’abattage. La Mairie a fait l’engagement et malheureusement, comme d’habitude, c’est le Payeur qui traine toujours les pieds. Si le Trésor libère les fonds aujourd’hui, demain, nous organisons l’opération pour débarrasser notre ville des chiens errants.
Le Maire Oury Ba défendra-t-il son bilan aux élections locales de juin 2014 ?
(Il rit et observe quelques secondes de réflexion). Nous sommes en train de travailler pour réaliser nos projets d’infrastructures au profit des populations de Tambacounda jusqu’à la fin de notre mandat. Pour la politique c’est-à-dire les élections locales, nous sommes dans un parti et restons à l’écoute du président du parti. Un militant reste à l’écoute de son parti pour aller aux élections.
Par M. DANGNOKHO / alkuma.info /