Des miliciens de la secte islamiste Boko Haram ont tué 43 élèves d’un pensionnat dans le nord-est du Nigéria. L’attaque a visé un dortoir et s’est produite vers 2h mardi, ont déclaré la police et l’armée nigérianes. Les assaillants ont tué certains élèves par balle. D’autres ont péri dans l’incendie de l’établissement, allumé par les islamistes, a dit un commissaire de police, Sanusi Rufai. L’assaut a visé le collège fédéral de Buni Yadi, dans l’Etat de Yobe, qui accueille des enfants et adolescents de 11 à 18 ans. Boko Haram, qui mène une insurrection armée depuis quatre ans et demi pour tenter d’imposer un Etat islamique dans le nord à majorité musulmane, s’en prend fréquemment aux établissements scolaires. Son nom signifie en effet «l’éducation occidentale est interdite» par le Coran. Une attaque similaire en juin dernier dans le village de Mamudo avait coûté la vie à 22 élèves.
200 morts en une semaine
Les attaques imputées à Boko Haram au cours de la semaine écoulée ont fait plus de 200 morts. Un village entier a été rasé. L’impuissance de l’armée à protéger les civils nourrit la colère de la population dans le nord-est du pays, la région la plus affectée par l’insurrection. Une offensive ordonnée en mai dernier par le président Goodluck Jonathan n’a pas permis de neutraliser les insurgés, conduisant au contraire à des représailles contre les civils.
Collaboration avec le Cameroun
Lors d’une conférence de presse lundi, le chef de l”Etat a défendu l’action des militaires. Il a ajouté que le Nigéria travaillait avec le Cameroun voisin pour tenter d’empêcher les islamistes de se servir de son territoire comme base de repli. L’armée a fermé au cours du week-end la partie nord de sa frontière avec le Cameroun. Les insurgés occupent principalement la région de collines de Gwoza, d’où ils lancent leurs attaques contre des civils qu’ils disent favorables au gouvernement. Ils ont également commencé à enlever de nombreuses jeunes filles. Cette nouvelle tactique rappelle les méthodes employées dans le passé par l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) en Ouganda. (afp/Newsnet)