Le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan est empêtré dans un scandale politico-financier en partie révélé sur la toile. «Il y a de nouvelles mesures que nous prendrons dans ce domaine après le 30 mars (…) y compris une interdiction (de YouTube et Facebook)», a déclaré jeudi soir le premier ministre sur la chaîne de télévision privée turque ATV. Depuis l’inculpation en décembre de dizaines de proches du régime, patrons, élus ou hauts fonctionnaires, soupçonnés de corruption, l’opposition exige la démission de Recep Tayyip Erdogan. Des conversations téléphoniques le mettant directement en cause dans les affaires de corruption sont publiées sur internet depuis la semaine dernière. Dans ces échanges dont l’authenticité n’a pas été définitivement établie, le premier ministre demande notamment à son fils de dissimuler de fortes sommes d’argent ou évoque une commission jugée insuffisante versée par un groupe industriel. Mercredi, le chef du gouvernement s’était une nouvelle fois indigné que ses conversations téléphoniques aient été écoutées, parlant de «montage immoral» et accusant ses rivaux de comploter pour renverser son gouvernement. En pleine campagne électorale, il a promis mercredi de quitter la politique si son parti ne gagnait pas les municipales du 30 mars, qui auront valeur de test pour son régime.