Lors d’un entretien téléphonique avec Vladimir Poutine, «la chancelière a fait valoir avec force la position allemande affirmant que le prétendu référendum du 16 mars sur la Crimée est illégal. Sa tenue est contraire à la Constitution ukrainienne et au droit international», a déclaré le porte-parole de Mme Merkel, Steffen Seibert. Dans un communiqué évoquant cette conversation ainsi que celle entre le président russe et le Premier ministre David Cameron, le Kremlin a affirmé que Vladimir Poutine a qualifié de «légitimes» les autorités pro-russes de Crimée. Et assuré que les mesures qu’elles ont prises «sont fondées sur le droit international et visent à garantir les intérêts légitimes de la population de la péninsule». David Cameron a dit reconnaître «le droit de tous les Ukrainiens à décider de leur avenir». Il a toutefois précisé que «les élections, actuellement prévues pour fin mai, étaient le moyen de le faire», a indiqué Downing Street. Une élection présidentielle anticipée a été fixée au 25 mai en Ukraine. Mais la Crimée doit organiser le 16 mars un référendum où les électeurs auront le choix entre un rattachement à la Russie ou une autonomie nettement renforcée. La date de ce dernier scrutin a été qualifiée de «ridicule» par le chef de la diplomatie britannique, William Hague.
Groupe de contact
Mme Merkel et David Cameron ont par ailleurs appelé de leurs voeux la création rapide d’un «groupe de contact» sur l’Ukraine. «La chancelière a déploré qu’aucun progrès n’ait été fait dans la constitution d’un groupe de contact international qui doit permettre de trouver un chemin politique conduisant à une solution au conflit en Ukraine», a souligné Steffen Seibert. «Elle a souligné la nécessité urgente de parvenir dans ce domaine à un résultat substantiel». Le premier ministre britannique a pour sa part «exhorté» Vladimir Poutine «à réduire la tension en Ukraine et à soutenir la formation d’un groupe de contact qui pourrait conduire à des discussions directes entre les gouvernements russe et ukrainien».