La NSA utilise des malwares à grande échelle

Des logiciels malveillants ont été massivement utilisés par l’agence américaine de renseignement. L’agence américaine de renseignement NSA, dont les activités de surveillance font régulièrement l’objet de révélations, a développé des logiciels malveillants utilisés à très grande échelle, qui lui permettent de pirater les données de millions d’ordinateurs, selon des documents transmis par Edward Snowden. Selon ces nouveaux documents transmis par l’ancien consultant de la NSA et publiés mercredi sur le site du magazine en ligne Intercept par l’ancien journaliste du Guardian Glenn Greenwald, l’agence a implanté dans des millions d’ordinateurs des logiciels malveillants qui lui permettent d’extraire des données de réseaux téléphoniques et internet à l’étranger.

 

«Echelle industrielle»
Ces logiciels, destinés au départ à quelques centaines de cibles dont les communications ne pouvaient pas être surveillées par des moyens traditionnels, ont été étendus à une «échelle industrielle», selon les documents publiés par M. Greenwald. Cette collecte automatique de données –via un système nommé Turbine– permet à la NSA de moins utiliser le renseignement humain. Elle est effectuée depuis le siège de la NSA, dans le Maryland (est des Etats-Unis), mais aussi depuis le Royaume-Uni et le Japon. L’agence britannique de surveillance GCHQ semble avoir joué un rôle important dans ces opérations.

 

Facebook comme leurre
Dans certains cas, la NSA utilise un leurre Facebook pour infecter l’ordinateur de la cible et exfiltrer les dossiers. Le logiciel, qui peut être installé en seulement 8 secondes, peut aussi enregistrer des conversations depuis le micro de l’ordinateur ou prendre des photos avec la webcam de ce dernier. Ce logiciel existe depuis 2004 mais son utilisation à grande échelle semble avoir commencé en 2010. Interrogé par l’AFP, un responsable de la NSA a rappelé que ces opérations étaient conduites «exclusivement à des fins de contre-espionnage ou d’espionnage à l’étranger pour des missions nationales ou ministérielles, et rien d’autre». Il s’agit du premier document publié par M. Greenwald depuis qu’il travaille au sein du groupe de médias First Look Media, lancé par le fondateur d’eBay Pierre Omidyar.