Si l’audit des personnels des collectivités locales a bel et bien démarré hier à Pikine où l’équipe du cabinet chargé de cette opération était déjà à pied d’œuvre, il a été cependant timide à Guédiawaye du fait que l’information a tardé à parvenir aux acteurs concernés, au point que l’opération n’a pas connu un rythme soutenu.
Assis autour d’une table dressée dans la salle de réunion de la ville de Pikine, deux techniciens sont chargés de procéder à l’audition des agents de la ville de cette municipalité. Un ordinateur portable, un appareil de photographie, un autre appareil destiné à prendre leurs empreintes constituent l’essentiel du matériel utilisé pour les besoins de cette opération. A la ville de Pikine, l’audit était effectif. L’opération se poursuit ainsi sous la supervision de Daouda Laye Seck qui a révélé que l’audit se déroule normalement. Néanmoins, il a tenu à ajouter que l’équipe est en train de faire des réglages pour améliorer le travail. Parmi les problèmes qu’il a évoqués, figure l’absence de mise à disposition de certains matériels techniques. «Vous avez entendu quand je parlais au directeur général pour lui proposer qu’on travaille les week-ends afin de pouvoir terminer dans les délais impartis !» Daouda Laye Seck ajoute que l’équipe déployée sur les lieux prévoit un rythme de 130 à 150 agents à prendre par jour, pour pouvoir finir le travail dans une semaine.
En effet, une carte d’identité nationale ou une pièce d’état-civil, un acte de mariage, les extraits de naissance de chaque enfant pour les mariés et l’acte d’engagement délivré par la ville de Pikine sont les pièces qui composent le dossier que tout agent doit déposer avant de passer à l’audition. Son document étant au complet, l’agent Saliou Sow se fait installer en face de l’un des deux techniciens et commence à répondre à ses questions. Au terme de l’audition, il lui demandé de se redresser pour se faire prendre en photo. Après quoi, un reçu de référencement lui est remis avant qu’il n’aille émarger sur un registre.
Saliou trouve cet audit avantageux, mais émet toutefois des appréhensions quant à sa véritable motivation. «Nous sommes partagés entre l’espoir d’être recrutés dans la fonction publique et la crainte de faire face à certains blocages liés aux exigences de cette fonction publique locale. La crainte que beaucoup d’agents nourrissent est liée au fait que nous avons entendu dire que seuls ceux qui ont des diplômes auront la chance de bénéficier d’une promotion une fois que nous seront intégrés», a-t-il ajouté.
Pour le secrétaire général de la ville de Pikine, Djibril Diallo a estimé que cette audition entre dans l’ordre normal des choses. «Puisqu’il est question de mettre en place la fonction publique communale, c’est normal qu’il y ait un audit qui puisse révéler les données exactes sur la situation du personnel de cette collectivité locale !» explique-t-il. A la ville de Guédiawaye, le staff du cabinet chargé de l’audit n’a pas voulu se prononcer sur cette opération, préférant nous renvoyer au préfet du même département, Mme Seynabou Guèye, qui a indiqué que certes «l’audit commence aujourd’hui, mais, à Guédiawaye, le fait que l’information n’étant pas passée comme cela se devait a fait qu’il n’a pas encore atteint un rythme soutenu dans ce département».
Abdou DIOP / lesoleil /