La police est sous le feu des critiques à Hawaï. Elle défend bec et ongles le droit de ses officiers d’avoir des relations sexuelles avec des prostituées dans le cadre des enquêtes qu’ils mènent. Les parlementaires de l’archipel débattaient vendredi à Honolulu d’une loi anti-prostitution qui retire aux policiers infiltrés le droit d’avoir des relations intimes avec des prostituées dans le cadre de leurs fonctions. Plusieurs voix se sont élevées contre cet usage, qui augmente selon elles les risques de voir les policiers abuser de leur position pour demander des faveurs sexuelles.
«Tests»
Mais la police affirme que se faire passer pour de vrais clients permet à ses officiers infiltrés de mener à bien leurs enquêtes dans le milieu de la prostitution. «Nous sommes déjà sujets à des ‘tests’ (de la part des prostituées), qui essaient de déterminer si leur client est un policier infiltré ou non», a déclaré Jerry Inouye, de la police des mœurs, lors d’une réunion publique en février. Kathryn Xian, présidente de L’Alliance du Pacifique pour la fin de l’Esclavage, estime en revanche que la police s’accroche à un usage d’un autre âge. «J’ai l’impression que si cette loi (d’exemption) existe, c’est en raison de cette croyance archaïque selon laquelle il n’y aurait aucune victime dans la prostitution», a-t-elle déclaré à la chaîne locale KITV. Roger Young, un ex-agent du FBI spécialisé dans les affaires de mœurs, trouve l’exemption difficilement défendable. «Je ne connais aucune loi locale ou fédérale autorisant des officiers infiltrés à avoir des relations sexuelles», observe-t-il.