Pervez Musharraf, 70 ans, a été formellement inculpé de trahison pour avoir imposé l’état d’urgence et suspendu la Constitution en 2007, lors d’une audience à ce tribunal spécial situé dans la capitale pakistanaise Islamabad, selon un journaliste de l’AFP sur place. La juge Tahira Safdar a lu l’acte d’inculpation à l’ancien homme fort du pays, au pouvoir de son coup d’Etat en novembre 1999 à sa destitution à l’été 2008, lors d’une audience qui avait été reportée à de nombreuses occasions pour des raisons notamment de sécurité. Le président Musharraf s’est levé et a aussitôt plaidé «non coupable». Il s’est aussi défendu d’avoir trouvé prétexte de la dégradation de son état de santé et des menaces des talibans pour éviter d’être inculpé par ce tribunal spécial mis en place en novembre dernier par son grand rival, le premier ministre Nawaz Sharif.
Rôle présumé dans le meurtre de Benazir Bhutto
«On me traite de traître, alors que j’ai été chef de l’armée pendant neuf années, que j’ai servi au sein de l’armée pendant 45 ans et que j’ai combattu dans deux guerres. Est-ce cela de la trahison», a-t-il plaidé en cour. Outre cette affaire de trahison, Pervez Musharraf est dans le collimateur de la justice pour son rôle présumé dans les meurtres de son ex-rivale Benazir Bhutto, du chef rebelle baloutche Akbar Bugti, et l’assaut meurtrier de l’armée contre des islamistes retranchés dans la mosquée Rouge d’Islamabad.
(afp/Newsnet)