Lutte contre la faim et la malnutrition à Koussanar: Les villageois étalent leurs contraintes

Les délégués des jurys citoyens formés et encadrés par l’Ong «La Lumière», dans le cadre du programme 4R, ont rencontré vendredi dernier le président du Conseil rural de Koussanar. L’objectif de ce face à face consistait à exposer aux élus les contraintes que rencontrent les villages dans la lutte contre la faim et pour le développement de l’agriculture, afin que des mesures soient prises dans la zone.

Dans le cadre du programme 4R qui consiste à lutter contre la faim et la malnutrition dans la zone de Koussanar, initié par Oxfam et le Programme alimentaire mondial (Pam), chacun des 12 villages cibles a eu à choisir deux personnes qui le représentent dans les rencontres et autres activités. Ces personnes choisies, appelées délégués des jurys citoyens, avaient bénéficié d’une formation de deux jours pour pouvoir prendre en charge les questions liées au développement de leur localité. Ils ont tous été formés pour, une fois retournés chez eux, qu’ils sensibilisent les populations et qu’ensemble, ils puissent recenser tous les problèmes plombant le développement du village. Après avoir bouclé leur travail, les jurys citoyens ont rencontré vendredi dernier le Conseil rural pour lui exposer les contraintes et l’appeler à prendre des mesures pour sortir ces localités de l’ornière.

Dans la salle de délibération du Conseil rural, en présence du Pcr Ibrahima Sanokho, la presque totalité des difficultés ont tourné autour du manque d’eau dans les localités, freinant toute activité humaine génératrice de revenus.

Bamba Ndao, délégué de Dawa­di, a soutenu que l’absence de jardin pour les femmes a favorisé la malnutrition et tout de même contribué à entretenir la pauvreté dans les villages, car elles n’ont aucune activité génératrice de revenus. Ses pairs des autres villages ont aussi déploré le manque de matériels de transformation des produits agricoles, de matériels d’allègement de travaux pour les femmes. L’autre gros problème soulevé a été la pauvreté des sols qui, selon les délégués, réduit drastiquement les rendements, d’où l’urgence de leur fournir des intrants agricoles de qualité et à temps. Et pour vraiment arriver à l’autosuffisance alimentaire souhaitée, il va falloir que ces problèmes recensés trouvent une solution, soutiennent les délégués.

Prenant la parole, le président du Conseil rural a d’emblée salué l’initiative de l’Ong «La Lumière», qui a permis aux populations de pouvoir prendre en charge leur propre développement. Ce sont des populations mûres que l’on voit, grâce à cette Ong. Ainsi, dit-il, le Conseil rural prendra en charge ces questions soulevées dont certaines sont en train de connaître un début de solution. Pour Ibrahima Sanokho, certaines questions n’ont jamais été posées auparavant par les chefs de village. Avec la formation et l’orientation qu’ont reçues les délégués des jurys citoyens, c’est un nouveau type de villageois qui est né. Par conséquent, annonce-t-il, le Conseil rural a pris une résolution relative à la nomination d’un conseiller rural, point focal de la sécurité alimentaire et de la résilience rurale au niveau du programme 4R, la mise en place d’une ligne budgétaire pour accompagner les activités de suivi des travaux, la participation au suivi conjoint avec «La Lumière» des réalisations et activités de terrain, entre autres.

Le programme 4R vise à améliorer les conditions de vie des populations rurales, en réduisant la pauvreté et en assurant la sécurité alimentaire par une synergie de différentes stratégies, notamment la prise de risques avec le crédit, une réserve contre les risques avec l’épargne, la réduction des risques avec la création d’actifs et le transfert des risques avec l’assurance, d’où l’appellation de 4R.

www.tambacounda.info /