KABOUL (Reuters) – L’ancien chef de l’opposition afghane Abdullah Abdullah est en tête des tout premiers résultats rendus publics dimanche par la commission électorale, mais les cas de fraude sérieux enregistrés lors de la présidentielle du 5 avril dépassent de loin le nombre de cas répertoriés lors de la précédente présidentielle en 2009.
Selon les premiers résultats, sur la base de 10% des bulletins de vote de 26 des 34 provinces du pays, Abdullah Abdullah est en tête avec 41,9%, indique la Commission électorale indépendante, tandis que l’universitaire Ashraf Ghani, pro-occidental, arrive en deuxième position avec 37,6%.
Un troisième candidat, qui bénéficiait du soutien de deux des frères du président sortant Hamid Karzaï, est loin à la traîne, avec 9,8% des suffrages.
“Je tiens à préciser que les résultats peuvent changer dans les temps qui viennent, au fil de l’évolution du dépouillement. Ce n’est pas le résultat définitif”, a souligné le président de la commission électorale, Ahmad Yousuf Nuristani.
Pour l’emporter, un candidat doit remporter plus de 50% des bulletins valides. Si ce n’est pas le cas, un second tour devra être organisé.
Les pays alliés de l’Afghanistan ont estimé que la présidentielle du 5 avril était un succès, étant donné la participation élevée, estimée à 60% des 12 millions d’électeurs inscrits, et l’absence de troubles sérieux de la part des taliban, qui entendaient perturber le déroulement du scrutin.
Les trois candidats en tête ont tous fait état de cas de fraude lors de l’élection. La commission électorale a enregistré jusqu’à présent 3.724 plaintes, bien plus que les 3.072 de 2009. Et ce chiffre pourrait encore monter à mesure que les plaintes signalées dans les provinces parviennent dans la capitale Kaboul.
(Mirwais Harooni et Jessica Donati; Eric Faye pour le service français)