Bakel, ville cosmopolite, vieille de plusieurs siècles est de nouveau sous les feux de la rampe. Cette fois-ci, c’est une histoire de « motos » qui défraie la chronique. Comme pour l’histoire « du projet d’assainissement », nous avons jugé nécessaire de recouper les informations de part et d’autre pour informer juste et vrai.
En effet, les mécaniciens de la ville semblent remontés contre la municipalité de Bakel. L’objet de leur colère est simple: « La municipalité a préféré un malien au détriment des mécaniciens bakélois pour la réparation et l’achat de nouvelles motos. Un “présumé” marché de gré à gré qui n’est pas du goût de ces Bakélois ».
Joint au téléphone, un des mécaniciens qui préfère garder l’anonymat nous raconte : « Il y a quelques années, j’ai gagné un appel d’offres de la municipalité pour la fourniture de motos. Ainsi, j’avais pré-financé l’achat de 11 motos de marque chinoise « Super Numéro 1 ». Le marché tournait autour de 5.000.000 FCFA plus un contrat d’entretien d’une année.J’avais livré en temps et en heure 11 motos. C’était un honneur pour moi de soumissionner à cet appel d’offres en tant que Bakélois. Malheureusement, cette année, à ma grande surprise, la municipalité de Bakel a traité avec un malien au détriment des mécaniciens de Bakel. La municipalité a confié 11 motos « usagées » plus une rondelette somme de 2.500.000 FCFA pour l’acquisition de nouvelles motos. C’est incompréhensible. Ma personne importe peu. Mais d’autres Bakélois sont en mesure de faire ce travail sans aucun souci. Nous payons nos impôts et taxes à Bakel. Nous participons au rayonnement économique de Bakel. Nous formons les jeunes de Bakel dans la mécanique. Alors, pourquoi la mairie ne nous considère t-elle pas ? Bakel appartient à nous tous. Nous ne pouvons cautionner de tels comportements au détriment des artisans et autres entrepreneurs bakélois. Ce gar à qui on a confié à Bakel n’est pas Bakélois. Les jeunes Bakélois tirent le diable par la queue et quand il y a du travail, la municipalité les snobe. C’est inacceptable. »
Suffisant pour que nous creusions cette nouvelle affaire qui fait les choux gras de l’actualité locale. Un parfum de ” présumé” marché de gré à gré qui mérite d’être élucidé. La municipalité est au service des Bakélois. Tout manquement à ce sacerdoce doit être porté à la connaissance des populations.
Joint au téléphone, Madame Le maire de Bakel ne s’est pas épanchée longuement sur la question. « Je n’ai pas fait réparer de motos. Et je n’ai déboursé aucune somme pour l’achat de motos » assène t-elle ( sic ).
Ainsi, nous prenions langue avec le secrétaire municipal de la Mairie de Bakel Monsieur BA, connu également sous le surnom de « ZAPATA ». Droit dans ses bottes, il m’interpelle d’abord sur la source de mes allégations avant de me narrer sa version des faits. « Vous voulez pas me dire, c’est pas grave. Mais, je sais que c’est Soumbounou. ».
Comme la rigueur journalistique l’impose, on ne donne jamais nos sources. Il renseigne : « D’abord, le malien en question que l’on pointe du doigt est Sénégalais comme nous tous. Son prénom est Moussa. Il a sa famille à Bakel et possède un atelier depuis plusieurs années. Tout Bakel le connait bien. Son père est de Goudiry et sa mère de Fouta ». Une manière de botter en touche la préférence nationale que les bakélois brandissent.
Il continue : « Pour rappel, en 2009, nous avions fait un appel d’offres pour l’acquisition de motos pour nos collecteurs que Soumbounou avait gagné. Il avait fourni 11 motos. Seulement, il a pas respecté la partie « Entretien » du contrat. C’est bien beau de clamer sa condition de « Bakélois » mais l’essentiel se trouve ailleurs : le respect du contrat et la fourniture d’un service de qualité. Les motos étaient très mal entretenues. Et nos collecteurs ne cessaient de se plaindre. Face à cette situation, nous demandions à chaque collecteur de demander un devis de réparation à plusieurs mécaniciens de la commune. Ainsi, l’offre de Moussa ( le présumé malien) s’est avérée de loin la plus intéressante pour la municipalité » dit Monsieur BA.
« Plus tard, le chef des collecteurs Samba a eu une autre idée. Au lieu de réparer ces motos qui vont encore coûter plus d’argent à l’avenir, ne serait-il pas plus intéressant d’acquérir de nouvelles motos en incorporant dans la demande nos anciennes motos sachant que la Mairie n’a pas les reins solides pour financer entièrement ce besoin » soumettait-il. Pour vérifier ces informations, Monsieur BA nous mit en contact avec Samba, le chef des collecteurs. Ce dernier confirme les propos et va plus loin. « Nous utilisons tous les jours ses motos donc nous sommes à mesure de bien jauger leur état que quiconque à Bakel. Ces motos sont vieillissantes et ne peuvent plus résister à l’usure. Réparer n’est pas la solution. C’est dans cette optique que j’ai proposé à la municipalité d’acquérir de nouvelles motos en mettant sur la table une somme en plus des anciennes motos ».
Questionné sur un supposé de « marché de gré à gré », Monsieur BA éclaire : « Plusieurs mécaniciens ont été consultés encore une fois par les collecteurs. Et c’est après analyse des devis des uns et des autres que nous avons décidé de travailler avec le mécanicien qui s’est par la suite engagé à nous fournir 11 nouvelles motos dédouanées moyennant une somme de 2.500.000 FCFA plus 10 de nos anciennes motos. »
” Je sens un parfum de règlements de compte politique dans cette histoire. C’est désolant “. conclue t-il.
Nous eûmes la curiosité de demander le délai de fourniture de ces nouvelles motos en question, M. BA renseigne : « Le mécanicien s’engage à nous les livrer même demain si besoin. »
Voici les differentes versions qui sortent de nos investigations. Maintenant, aux populations de juger ! Djom na wouyi !!!
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