Sidiki est un jeune malien qui titille les trente saisons. Cet « artificier » présente la particularité de secourir les mineurs artisanaux coincés dans les puits suite aux récurrents éboulements qui font aussi partie des traits de caractère spécifiques aux sites d’orpaillage. Malgré la présence d’un python au fond d’un puits, Sidiki Konaté a réussi la prouesse de faire remonter le corps sans vie d’un orpailleur victime d’éboulement.
« Quiconque croit que tout est cartésien et rationnel dans ce monde, se trompe lourdement. Nous avons des réalités bien de chez nous » nous a d’entré de jeu lancé ce jeune malien de trente ans qui vit à Diyabougou où il officie comme « artificier » dans les sites d’orpaillage. Sidiki, ne sait pas faire que cela. Il a la redoutable mission de voler au chevet des mineurs artisanaux victimes d’éboulements comme il l’a réussi le mois d’avril dernier à Diyabougou, quand un jeune orpailleur est coincé au fond d’un puits d’orpaillage. « Deux de mes compatriotes y sont allés mais sont rapidement remontés quand ils ont aperçu un python sortir d’un trou et se diriger vers eux. J’ai pris l’engagement de ne point laisser mourir notre compatriote victime d’un éboulement. C’est ainsi que je suis descendu dans le puits avec un bâton. C’est au moment où j’ai vu la victime qui était malheureusement sans vie au fond de l’eau qui avait envahi les puits, que le python aussi a flairé mon odeur. Il a sorti sa tête et je n’ai pas hésité une seule seconde à la lui fracasser avec un violent coup de bâton. Je le fais remonter, et pratiquement tous ceux qui étaient là étaient ébahis quand ils ont vu l’animal qui était la cause de la mort du jeune mineur car, j’ai vu qu’il y avait trois traces de morsure sur son corps. Je lui ai noué une corde autour du thorax puis, avec l’aide des autres qui attendaient dehors, nous avons réussi à sortir la victime ». Sidiki, qui n’en était pas à son coup d’essai, ne porte point d’amulettes avec sa taille de pygmée. « Nous avons subi un bain rituel au sein de la famille, ce qui fait que nous n’avons peur que de dieu ». Ce natif de Mopti a été sur toutes les lèvres le samedi dernier quand deux personnes étaient coincées au fonds des puits qui s’étaient affaissés à Diyabougou. Le premier est retrouvé vers 16 H, donc 5 H après l’accident, et le second 11 H après. Tous ont regretté son absence ce jour car, soutient-on, il a des dons pour ce genre d’accidents dont il dira qu’ils riment avec l’activité d’orpaillage.
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