Mutinerie: Plus de 120 otages dans une prison brésilienne

Des détenus d’une prison dans le nord-est du Brésil ont pris samedi en otages 122 personnes. Cent dix-huit otages sont des membres de famille de détenus et les quatre autres du personnel de la prison, a précisé Sandra Melo, porte-parole de l’établissement «Advogado Jacinto Filho», situé à d’Aracaju.

La situation est désormais «calme» et des «négociations» devaient reprendre tôt dimanche matin, a-t-elle ajouté dans la nuit de samedi à dimanche.

«Nous ne croyons pas que les prisonniers vont s’en prendre à leur propre famille», a souligné le responsable de la police militarisée de l’Etat de Sergipe, Mauricio Iunes, au site d’information continue G1. Il n’exclut cependant pas que certains soient restés dans la prison de leur plein gré pour protéger les mutins. Mais «les surveillants de la prison sont, eux, des otages», a-t-il ajouté.

Horaires des visites

La mutinerie s’est produite dans une aile de la prison qui compte 123 détenus sur un total de 476 prisonniers sur l’ensemble de l’établissement. L’intervention rapide des gardiens a permis d’empêcher que la mutinerie ne se propage aux trois autres ailes de la prison. Selon le site D1, un chien policier a été tué par les détenus lors de l’intervention.

Les motivations des mutins demeurent peu claires. Selon les médias, les prisonniers réclament plus de souplesse dans les horaires des visites et une amélioration de leurs conditions d’incarcération.

Cette mutinerie survient à 26 jours de l’ouverture de la coupe du monde de football (12 juin-13 juillet), marquée par une importante contestation de la rue, provoquée notamment par le coût élevé de cette manifestation sportive. L’Etat de Sergipe n’accueille aucune épreuve de la compétition.

Prisons surpeuplées

Une émeute similaire qui s’est déjà produite il y a deux ans dans la même prison, a été résolu dans les 26 heures. Fin avril dernier, six prisonniers ont été tués et sept autres blessés lors d’une mutinerie dans une prison dans l’Etat de Bahia (nord-est).

Plus de 545’000 détenus sont actuellement enfermés dans les prisons brésiliennes surpeuplées, qui auraient besoin de quelque 207’000 places supplémentaires, selon l’ONG Conectas qui s’occupe de la défense des droits de l’Homme.

(ats/afp/Newsnet)