
L’ancien Premier ministre, Abdoul Mbaye, ne semble pas bien apprécier son départ de la Primature. « Si ça ne tenait qu’à moi, je serais resté dix ans à la Primature et j’aurais fait ce que j’aurais pu faire. Mais on arrive dans une fonction en sachant que ça peut durer trois, six ou douze mois…», reconnaît-il dans un entretien avec quelques organes de presse.
Pourtant, il ne semble pas enthousiaste à l’idée de revenir pour être Premier ministre. « J’ai fait ma part du job. Maintenant, je crois qu’il faut que j’entrevoie autre chose, et c’est ce dont j’ai parlé. D’abord être didactique sur ce que j’ai fait, parce que ça peut servir, et je dois d’ailleurs vous avouer que les meilleurs jugements que j’ai reçus, au-delà de ceux du chef de l’Etat, venaient des hauts fonctionnaires, et ils ont apprécié cette méthode. J’ai écrit pour la rendre publique et espérer que d’autres pourront continuer à la mettre en œuvre. J’ai donné de moi-même, j’ai donné beaucoup d’efforts, je pense être parvenu parfois à des résultats importants, en tout cas bien appréciés par mes compatriotes. On a mis fin à mes fonctions, je vais tourner la page et chercher autre chose», fait-il remarquer.
Son limogeage, il ne le perçoit pas comme une sanction. «Vous savez pour un président de la République, il y a un mandat et il y a des périodes dans ce mandat que lui-même ne maîtrise pas toujours. Pour tout vous dire, quand j’acceptais ces fonctions, j’avais pris en compte les élections législatives qui allaient venir quelques mois après, et j’étais prêt à quitter mes fonctions à ce moment-là, compte tenu des résultats de ces élections. Mais ce cap passé, j’avais très sincèrement omis les Locales, parce que pour moi, ce n’était pas des élections nationales, mais à partir du moment où l’appareil politique donnait à ces futures Locales une importance majeure, on entrait dans un nouveau cycle du mandat présidentiel qui devenait plus politique. Et je conçois parfaitement qu’un Président considère que plutôt qu’un technocrate, on a besoin d’un technocrate politicien ou d’un politicien moins technocrate. C’était son choix et je l’ai accepté. A chaque temps l’homme ou la femme qu’il faut», analyse-t-il.
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