
D’importantes perturbations sont attendues mercredi dans les chemins de fer français à l’occasion d’une grève nationale. Les syndicats de cheminots de la SNCF protestent contre le projet de réforme ferroviaire examiné la semaine prochaine par les députés. La grève est reconductible par période de 24 heures.
Cette grève aura un impact sur la Suisse. En moyenne, deux TGV Lyria sur trois assurent la liaison entre la France et la Suisse, annonce la SNCF sur son site.
En détails, sur l’axe Genève – Paris, le trafic est limité à cinq allers-retours et les trains feront un arrêt à Lyon Part Dieu. Un aller-retour est supprimé sur la ligne Paris – Lausanne – Berne. Et entre Zurich et Paris, cinq allers-retours sont assurés. L’axe Genève – Méditerranée est quant à lui supprimé pour la journée de mercredi.
Sur l’ensemble des grandes lignes, seulement un TGV sur deux ou trois, selon les axes, devrait circuler. Le trafic sera également perturbé dans les régions françaises et en Ile-de-France, avec seulement un TER et un Transilien sur trois. A cette grève, s’ajoute une manifestation des taxis, dans le cadre d’une journée européenne de protestation.
Un cheminot sur deux
Le trafic est conforme aux prévisions et au plan de transport prévu a annoncé mercredi matin la direction de la SNCF. «Le nombre de grévistes sera important, notamment chez les contrôleurs et conducteurs», dont 55% se sont déclarés prêts à faire grève, a prévenu la direction de la SNCF.
Globalement, plus de quatre cheminots sur dix (46%), parmi les catégories ayant l’obligation de se déclarer, se sont dits grévistes, a-t-elle précisé. La grève a démarré mardi soir mais l’essentiel des perturbations est prévue mercredi.
Face à cette situation, la SNCF a prévu un dispositif «assez exceptionnel» d’information: SMS aux clients TER, volontaires dans les gares pour aider les voyageurs, numéros verts, invitations à reporter son voyage ou à pratiquer le covoiturage.
Grève reconductible
La CGT et SUD-Rail, premier et troisième syndicat à la SNCF, rejoints par FO et First, ont appelé à cette grève pour obtenir une modification du projet de réforme ferroviaire qui doit être examiné par l’Assemblée nationale du 17 au 19 juin.
Destiné à stabiliser la dette du secteur ferroviaire et à préparer son ouverture totale à la concurrence, ce projet prévoit de regrouper la SNCF et Réseau ferré de France (RFF), qui gère le réseau.
Pour les syndicats, le projet ne règle pas le problème de l’endettement et ne va pas assez loin dans la réunification des deux entreprises, séparées en 1997. «En l’état actuel, le texte ne convient pas», estime la CGT. «Il faut que le gouvernement annonce un report ou une substitution du texte».
Pour SUD-Rail, «cette réforme ne vise qu’à répondre aux exigences de la libre concurrence». Selon FO, les cheminots refusent «de voir sacrifier leurs acquis sociaux sur l’autel de l’ouverture à la concurrence».
(afp/A.B/Newsnet)