Irak: sous pression, Obama poursuit ses consultations

Le président Barack Obama, qui a rencontré mercredi les dirigeants du Congrès américain, poursuivait ses consultations sur l’Irak sans exclure aucune option, à l’exception des troupes au sol.

Bagdad a officiellement demandé aux Etats-Unis de mener des frappes aériennes pour contrer l’avancée des militants de l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), qui ont pris d’assaut mercredi la principale raffinerie du pays.

«Aucune option n’a été écartée», a affirmé le secrétaire d’Etat américain John Kerry dans un entretien à la chaîne NBC, rejetant l’hypothèse, avancée par certains médias, selon laquelle la Maison Blanche aurait renoncé, au moins à court terme, à des frappes aériennes.

«Pas de troupes au sol»

Selon un responsable américain, le président américain «n’a pas pris de décision». «La seule chose que le président a exclu est de renvoyer des troupes américaines au combat en Irak mais il continue à examiner d’autres options», a expliqué Jay Carney, porte-parole de l’exécutif américain, «L’objectif ultime est d’éviter que des zones entières de l’Irak, de la région, ne deviennent un refuge pour les extrémistes de l’EIIL qui pourraient, à terme, représenter une menace pour les Etats-Unis», a-t-il ajouté.

Interrogé sur la nécessité d’obtenir l’autorisation du Congrès avant de lancer d’éventuelles frappes aériennes comme lorsque des frappes en Syrie avaient été envisagées, Jay Carney a insisté sur le fait que la situation était sensiblement différente.

«Le gouvernement irakien a demandé de l’aide, c’est incontestablement une différence qu’il faut relever», a-t-il indiqué.

«Pas aussi facile que de regarder une vidéo sur un iPhone»

Le plus haut gradé américain, le général Martin Dempsey, a expliqué que les responsables militaires américains travaillaient pour «proposer différentes options» au président tout en soulignant la nécessité d’obtenir des renseignements fiables face à la rapidité des mouvements sur le terrain.

«Ce n’est pas aussi facile que de regarder une vidéo d’un convoi sur un iPhone et d’immédiatement attaquer», a-t-il souligné, donnant l’exemple d’une base militaire près de Mossoul qui a changé de mains deux fois en 36 heures.

«Sa rhétorique s’est désormais fracassée à la réalité»

Le département d’Etat a souligné de son côté que l’attaque par les djihadistes de la raffinerie de Baïji, à 200 km au nord de Bagdad, n’avait que peu d’effets sur les exportations de brut de Bagdad, qui devrait en revanche être contraint d’importer temporairement des produits raffinés.

Jennifer Psaki, porte-parole du département d’Etat, a toutefois précisé que son gouvernement surveillait «en permanence» le marché mondial de l’offre et de la demande de pétrole. L’ancien vice-président américain Dick Cheney, qui fut l’un des plus ardents partisans de l’invasion américaine en Irak en 2003, a lancé une virulente attaque contre le président, dénonçant «l’écroulement de la doctrine Obama».

«Barack Obama nous a dit un nombre incalculable de fois qu’il ‘mettait fin’ aux guerres en Irak et en Afghanistan, comme s’il suffisait d’espérer. Sa rhétorique s’est désormais fracassée à la réalité», a-t-il écrit dans le Wall Street Journal.«L’Irak risque de tomber aux mains d’un groupe radical islamiste terroriste, et Barack Obama parle du changement climatique», a-t-il ironisé. «Des terroristes ont pris le contrôle de plus de territoires et de ressources que jamais auparavant dans l’histoire, et il joue au golf».

jca/are (afp/Newsnet)