Le secrétaire d’Etat américain John Kerry est arrivé dimanche en Egypte pour une courte visite surprise. Il devait consulter ce week-end plusieurs pays du Moyen-Orient sur les combats en cours actuellement en Irak. Washington a débloqué 572 millions de dollars d’aide à l’Egypte, alors que les Etats-Unis avaient gelé cette aide en octobre dernier.
John Kerry rencontrera dans la journée le président Abdel Fattah al-Sissi, qui a prêté serment il y a deux semaines. Le chef de la diplomatie américaine doit évoquer avec lui les craintes de Washington au sujet de la répression et des «tactiques» du gouvernement égyptien qui, selon les Etats-Unis, «divisent» la société égyptienne.
Des responsables américains ont toutefois souligné que Washington «reconnaissait que l’Egypte traversait une transition très difficile».
Fonds débloqués
A l’occasion de cette visite de quelques heures, des responsables américains ont aussi annoncé que Washington avait débloqué 572 millions de dollars (510 millions de francs) d’aide à l’Egypte il y a une dizaine de jours après avoir obtenu le feu vert du Congrès.
Cette tranche représente une partie de la substantielle aide américaine à son grand allié arabe (1,5 milliard de dollars, dont quelque 1,3 en aide militaire) qui avait été gelée en octobre dernier, l’administration américaine la conditionnant à la mise en place de réformes démocratiques après la destitution et l’arrestation par l’armée mi-2013 du président islamiste Mohamed Morsi, le premier chef de l’Etat égyptien élu démocratiquement.
Hélicoptères attendus
En avril, des responsables américains avaient déjà annoncé que la reprise de l’aide était prévue, notamment la livraison de dix hélicoptères Apache pour appuyer l’armée égyptienne qui fait face à des attaques d’insurgés djihadiste presque quotidiennement dans la péninsule désertique du Sinaï. Mais les hélicoptères sont toujours aux Etats-Unis, ont précisé dimanche ces responsables.
Cette visite intervient aussi au lendemain de la confirmation de 183 condamnations à mort par un tribunal égyptien, dont celle du chef de la confrérie des Frères musulmans, le Guide suprême Mohamed Badie.
Ces peines capitales ont été prononcées sur fond de répression sanglante et implacable des partisans «pro-Morsi» et notamment de sa confrérie, déclarée «terroriste» et interdite, qui a fait en près d’une année plus de 1400 morts et quelque 15’000 arrestations.
(afp/Newsnet)