Un cargo américain devrait commencer à prendre en charge une partie de l’arsenal chimique syrien la semaine prochaine, selon un responsable du Pentagone. Lundi, la Syrie a remis à l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) les derniers 8% de ses quelque 1300 tonnes d’armes chimiques déclarées.
Le Cape Ray, amarré dans le sud de l’Espagne, aura pour mission de transformer les agents toxiques en un mélange chimique nettement moins dangereux, prêt à être traité à terre en tant que déchet.
L’équipage du Cape Ray a reçu l’ordre lundi de se tenir prêt à quitter l’Espagne dans les jours à venir pour le port de Gioia Tauro dans le sud de l’Italie. Là-bas, le navire prendra livraison de la cargaison du bateau danois qui transporte les agents chimiques syriens, a déclaré le responsable du Pentagone, qui s’exprimait sous condition d’anonymat.
Le Cape Ray devrait ensuite gagner les eaux internationales de la Méditerranée dans le courant de la semaine prochaine. La neutralisation des agents chimiques devrait nécessiter plusieurs semaines de travail.
Des mois de retard
Les dernières armes chimiques que Damas disait avoir en sa possession ont finalement quitté le port syrien de Lattaquié sur un bateau danois et avec plusieurs mois de retard sur le programme entériné par la communauté internationale.
Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a salué «la coopération du gouvernement syrien» dans cette mission. «Quand la volonté politique est présente», comme cela a été le cas selon lui pour les armes chimiques, «il peut y avoir des progrès vers la paix», a-t-il assuré, demandant «à tous ceux qui sont impliqués en Syrie, à la région et à la communauté internationale» de suivre cet exemple.
Le gouvernement syrien a de son côté salué la fin de l’évacuation et appelé la communauté internationale à contraindre Israël, ennemi de Damas, à rejoindre les traités internationaux sur l’interdiction des armes de destruction massive.
Question en suspens
La Syrie a accepté en septembre dernier que la totalité de ses armes chimiques soient éliminées, aux termes d’un accord négocié avec les Etats-Unis et la Russie. Le texte a pour but d’éviter des frappes américaines sur son territoire après la mort fin août de centaines de personnes dans une attaque au gaz sarin à la périphérie de Damas.
En dépit des derniers développements, la question des armes chimiques en Syrie est loin d’être close. Le régime du président Bachar al-Assad et les rebelles s’accusent mutuellement d’utiliser des agents chimiques dans le conflit en dépit de l’engagement de Damas sur la destruction de son arsenal chimique.
(ats/afp/Newsnet)