Le mouvement “Y’en a marre” de Tambacounda (est) a organisé lundi, dans les jardins de la mairie de la capitale orientale, une “foire aux problèmes” à laquelle ont notamment pris part, des candidats à la mairie, invités à faire part de leur programme, pour améliorer le sort des citoyens.
“L’objectif était de montrer le calvaire que vit la population tambacoundoise”, a indiqué à l’APS Seydou Nguett, dit Mess, coordonnateur de Y’en a marre à Tambacounda.
Selon lui, l’idée de cette manifestation était d’amener les candidats à venir s’imprégner directement des problèmes, échanger avec les exposants et présenter leur programme dans un contexte de campagne électorale pour les locales de dimanche,
Les quartiers étaient “venus massivement” prendre part à cette rencontre où ont été évoqués les problèmes d’insécurité, d’insalubrité, les problèmes liés à l’élevage, l’agriculture, aux routes, s’est-il réjoui. Une délégation de la coordination nationale de “Y’en a marre”, dirigée par le rappeur Kilifeu, a été représentée à cette “foire aux problèmes”.
Cette rencontre n’est toutefois que le début d’un programme de sensibilisation, si l’on en croit les organisateurs, puisque d’autres forums populaires sont prévus avant le scrutin, au cours desquels, les candidats seront appelés à participer à des communications interactives avec les populations autour de séries de questions-réponses.
Le rappeur Kilifeu, membre fondateur de Y’en a marre, s’est offusqué des pratiques d’achat de consciences selon lui toujours de mise, invitant les citoyens à garder leur dignité et à refuser d’être instrumentalisés par les politiques. A ces derniers il a demandé de respecter leurs promesses.
Appelant à modeler un nouveau type de Sénégalais, il estime qu’au Sénégal, “il est trop tôt de parler de développement, il faut d’abord parler de changement”.
Des candidats se sont tour à tour relayés à la tribune de cette foire, pour présenter brièvement leur programme. Moussa Danfakha, candidat des écologistes a par exemple promis de mettre l’accent sur une transparence budgétaire, une fois à la tête de la mairie, en bannissant les détournements d’objectif. Parallèlement, il compte “assainir les recettes communales, afin que la municipalité n’ait plus à tendre la main”.
La lutte contre les sachets plastiques, l’assainissement, l’aménagement du Mamacounda – une rivière traversant la commune – sont autant d’autres projets annoncés par la liste dirigée par Moussa Danfakha.
Concernant l’éclairage public, Les Verts veulent faire de Tambacounda “une ville claire”, tout comme ils veulent en faire “une ville verte”, en comptant sur le soutien de “partenaires japonais et chinois” dans le domaine de l’énergie solaire, a-t-il dit.
Les Verts travailleront par ailleurs à “une santé pour tous”, en s’attaquant à la cherté des produits pharmaceutiques et en favorisant la réalisation de structures de santé de proximité. L’eau potable pour tous, avec une densification du réseau hydrique, est aussi un axe du programme des écologistes, selon M. Danfakha.
Il a relevé, en passant, que son leader Ali El Haïdar a déjà démontré son attachement à la commune de Tambacounda où il a ouvert depuis 2007 une banque verte qui œuvre dans l’autonomisation des femmes et la protection de l’environnement.
Karamokho Keïta, candidat du MODEL, par ailleurs rappeur, a promis une gestion participative de la mairie, au terme de consultations dans chaque quartier, afin de recueillir les difficultés des populations.
Pour sa part, Seydou Kanté, candidat de Bës Du Niakk, a salué la démarche du mouvement Y en a marre qu’il a invité à lancer un appel contre la drogue qui fait “des ravages”. Il a exhorté la jeunesse à aller voter le jour du scrutin.
De son côté, le candidat de Taxaw Temm, Amadou Bâ, a appelé les électeurs à essayer un jeune maire, pour améliorer la situation de la population qui depuis belle lurette, “n’a pas changé de visage”.
Selon les organisateurs, environ une trentaine d’exposants ont pris part à cette rencontre, dont des syndicalistes et des hommes de culture.
Pour le coordonnateur local de Y’en a marre, Seydou Nguett, cette “foire aux problèmes” est aussi “une foire aux solutions”, dès lors que des spécialistes dans divers domaines ont fait des exposés pour identifier les problèmes de la ville et proposer des solutions. Le Forum civil avait à cette occasion fait une communication sur la question foncière à Tambacounda.
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