Tambacounda : situation des moutons importés du Mali,

 

 

Seuls 30.200 moutons sur les presque 300 mille recensés  l’année dernière ont pour le moment franchi les frontières 

Le nombre de moutons importés du Mali  pour la tabaski  connait un net recul cette année. Sur les presque 300.000 moutons qui transitaient par  la région depuis quelques années, seuls 30.200 ont effectivement traversé nos frontières, à la date du 8 septembre. Ce net  déficit préoccupe aujourd’hui les autorités de la région au point que, le chef de l’exécutif régional a décidé d’organiser un comité régional de développement sur la situation ce mardi.

Avoir un mouton pour la fête de tabaski va relever d’un véritable parcours du combattant cette année dans l’ensemble du pays,  du moins si l’on en croit  le président des éleveurs, à sa sortie du CRD. Selon Amadou Diallo,  le marché n’est pas encore bien fourni.  « Le nombre de moutons qui a traversé nos frontières en provenance du Mali voisin, principal fournisseur de notre pays en petits ruminants est de loin inférieur à celui noté l’année dernière à la même période », confie-t-il. Et pis continue-t-il, « si la situation ne connait pas une évolution, beaucoup de familles n’auront pas de moutons pour fêter l’Aïd-el-kébir, quant on sait que le pays a besoin de prés de 800 mille bêtes ». A ce jour, poursuit le président régional des éleveurs, qui dit avancer des chiffres tirés du service régional de l’élevage, « seuls quelques 30.200 moutons ont quitté le Mali, pour  traverser nos frontières. Ce qui fait que  cette année, les prix des moutons seront exorbitants et inaccessibles à certaines couches de la  population. La situation est très préoccupante et il va falloir que les autorités s’attellent à trouver une solution à ce phénomène ». Le chef du service régional de l’élevage, le docteur Moustapha Thiam,  fait remarquer la même chose et précise tout de même que, durant ces deux dernières années, la région de Tambacounda n’a pas enregistré moins de 240.000 moutons annuellement  en provenance du Mali voisin pour l’intérieur du pays et pour la région elle-même. Et depuis le 10 Août dernier, date à laquelle ses services ont commencé à recenser les entrées des moutons en provenance du Mali, constate-t-il,  « seuls 56 camions chargés de ces petites bêtes ont traversé les frontières du Sénégal, via Tambacounda ». Ce qui selon lui, donne un nombre cumulé de 30.200 moutons à la date du 8 septembre 2014, de loin inférieur au nombre recensé l’année dernière à la même époque.

Des prix exorbitants.

Cette année, il ne se dira pas qu’il y aura des moutons pour toutes les bourses, vu la cherté et la rareté  des animaux. A Tambacounda, les prix des moutons ont atteint des proportions jamais égalées. Auparavant, la région était le point de ralliement de toutes les personnes désireuses de trouver un mouton pour la tabaski, à moindre coût. Cette année, la situation est toute autre car, outre la cherté des bêtes, elles sont  invisibles dans le marché.  A la même période les  années passées, les marchés et l’intérieur de la ville étaient inondés de petits ruminants. Aujourd’hui, seuls quelques uns sont aperçus  au foirail et dans les rues mais, à des prix intouchables. Amadou Diallo président des éleveurs confie déboussolé, « les prix oscillent entre 65 mille et 100  mille pour des moutons qui, l’année dernière, valaient un peu moins de 40 mille. Regrettable ! » dira-t-il. D’où son appel lancé aux éleveurs locaux à sortir et mettre leurs bêtes sur le marché pour satisfaire la demande. « Il ne faut pas que les locaux préfèrent garder leurs moutons jusqu’à l’année prochaine, pour espérer avoir de meilleur animaux à des meilleurs prix », conseille Mr Diallo.

Sur les tracasseries routières rencontrées, le président des éleveurs de Tambacounda demande à ce que les forces de sécurité et de défense facilitent la tâche aux éleveurs, pour qu’ils puissent rallier le pays. Selon lui, le gouvernement à supprimé toutes les taxes mais, se désole-t-il, « des agents véreux arnaquent les éleveurs maliens et même sénégalais qui, parfois, sont même découragés de revenir dans notre pays ».  Le président de la Maison des éleveurs de conclure, « que le gouvernement veille sur le comportement de certains agents dans les postes de contrôle ».

Par Abdoulaye Fall