L’Association pour la culture urbaine, une structure regroupant des rappeurs de la ville de Tambacounda, a remis, vendredi, au service social de l’hôpital régional de Tambacounda, les fonds récoltés à l’issue d’un match de football qui l’avait opposé au Collectif régional des journalistes correspondants de presse à Tambacounda (CRJCPT), a constaté l’APS. A l’initiative de l’Association pour la culture urbaine, un match amical avait été organisé en mai dernier. Le but recherché était de collecter des fonds pour appuyer le service social du centre hospitalier régional de Tambacounda, a rappelé le président de cette structure Ibrahima Cissokho. La presse avait remporté le match par un score de 3 buts à 2. ‘’100.000 francs, c’est pas beaucoup, mais c’est un moyen d’encourager les gens à faire des gestes envers le service social’’, a relevé M. Cissokho, lors d’une cérémonie organisée dans la salle de conférence du centre d’hémodialyse de l’hôpital. Le président du Collectif CRJCPT, Assane Diallo, a, quant à lui, salué cette ‘’première’’. Il a souligné que la presse jouant un rôle d’alerte pour attirer l’attention des autorités sur les difficultés que traverse l’hôpital, a répondu positivement quand elle a été sollicitée par le groupe d’artistes. Le chef du service social, Khady Guèye Diagne, qui s’est dit ‘’très émue’’ par ce geste, a indiqué que l’hôpital de Tambacounda reçoit des patients en provenance des régions voisines de Kolda et Kédougou, de même que de pays voisins que sont la Gambie, la Guinée, le Mali et la Mauritanie. ‘’Même s’ils amènent beaucoup d’argent, ceux qui sont hospitalisés pendant une longue durée, deviennent parfois des cas sociaux’’, a-t-elle indiqué. Au premier trimestre de l’année 2014, a-t-elle relevé, le service social de l’établissement sanitaire a pris en charge des cas sociaux pour un montant d’un million de francs CFA. Cette action est un ‘’exemple pour les autres’’, a estimé la responsable du service social, pour qui ‘’dans cette ville (Tambacounda), beaucoup de gens ont de l’argent, mais n’aident pas (l’hôpital), non pas parce qu’ils ne veulent pas, mais parce qu’ils ne savent pas par où passer’’. Saluant un ‘’acte ô combien symbolique’’, le docteur Alexandre Seck, chef du service d’anesthésie et de réanimation a, au nom de ses collègues, a souligné que de telles actions sont les bienvenues, ‘’en attendant que la Couverture maladie universelle se mette en place’’. ‘’Au-delà de votre rôle d’alerte et d’information, vous êtes venus appuyer l’hôpital’’, s’est-il réjoui, non sans louer la tendance actuelle à une ‘’appropriation’’ de la structure sanitaire par les populations. ‘’Il n’y a rien de plus déconcertant pour un praticien que d’être en face d’un patient qui peut être sauvé médicalement, mais qui, faute de moyens, n’est pas pris en charge’’, a-t-il dit, ajoutant que ‘’c’est un soulagement quand ce blocage est levé’’. Dans le même sillage, Adama Dieng, qui représentait le directeur de l’hôpital, a salué la ‘’générosité’’ des donateurs qui permettra d’assister des cas sociaux. Née en avril 2013 dans le cadre d’un projet lancé par le rappeur Simon, l’Association pour la culture urbaine travaille dans le domaine social, la santé l’agriculture, entre autres, a noté son président, laissant entendre que c’est un moyen de soigner l’image du hip-hop qui est ‘’très mal vu par la société sénégalaise’’. [orbit] ADI/ASG |
|