
Au Sénégal, nul n’est au dessus de la loi. Que l’on soit Président de la République, Ministre, haute autorité ou simple citoyen, quiconque enfreint la loi, se heurte à la rigueur de celle-ci, pour être présenté devant les juridictions compétentes. Depuis très longtemps, des malades mentaux errent dans les rues, ici, à Dakar, la Capital et dans toutes les autres grandes villes du pays, sans que la société ou l’Etat ne leur apporte la moindre assistance, nécessaire à leur prise en charge médicale et à leur réinsertion sociale. Pourtant, relativement au traitement des maladies mentales et au régime d’internement de certaines catégories d’aliénés, la loi n°75-80 du 09 juillet 1975, en son article premier, stipule que le traitement des maladies mentales est suivi en cure libre et en milieu ouvert. Toutefois, le régime d’internement peut être ordonné par décision de justice lorsque le malade mental a commis une infraction pénale ou que son comportement constitue un danger pour lui-même ou pour la sécurité publique ou qu’il ne suit pas le traitement ordonné.
Dès lors, il appartient aux autorités étatiques, en particulier, aujourd’hui, celles du Ministère de la Santé et de l’Action Sociale, d’œuvrer pour que ces concitoyens sénégalais puissent être mis hors de danger, dans l’intérêt également des populations qui, très souvent, payent aussi les frais de leurs agissements. C’est la raison pour laquelle, conscients de tout cela, nous nous sommes battus, depuis l’an 2000, à travers l’Association Sénégalaise pour le Suivi et l’Assistance aux Malades Mentaux (ASSAMM), pour le respect strict de cette loi n°75-80, jusqu’à l’obtention d’un Centre d’Encadrement et de Traitement de Malades Mentaux Errants, situé à Kaolack, destiné exclusivement à leur prise en charge totale et gratuite, suivie de leur réinsertion au sein de la société. Donc, présentement, cette vaste opération de secours à cette couche particulièrement vulnérable devait être déjà lancée, suivant un programme bien défini que nous avions élaboré en tant que défenseurs de ces personnes ne jouissant pas de leurs facultés mentales.
Mais, malheureusement, jusqu’en ce moment, aucune action ne peut être menée dans ce sens, à cause de l’actuel Ministre de la Santé et de l’Action Sociale qui empêche totalement leur prise en charge, conformément aux recommandations de cette loi n°75-80. Oui, effectivement, c’est le Professeur Awa Marie Coll SECK qui, rien que par méchanceté, malgré son statut de médecin, refuse que l’on puisse leur apporter toute assistance et les séries d’assassinats sauvages de neufs malades mentaux errant à Tambacounda, sur lesquelles elle ne s’est pas, jusqu’ici, prononcée une seule fois, en est une parfaite illustration. C’est pourquoi, étant donné que nous sommes dans un Etat de droit, nous demandons, à travers ce présent communiqué, que Justice soit faite notamment avec l’application de l’article 49 du code pénale, sur le Professeur Awa Marie Coll SECK, pour non assistance à personne, que sont ces malades mentaux errants, en danger. Pour cela, nous exigeons qu’elle soit démise de ses fonctions de Ministre et qu’elle soit vite arrêtée pour être mise à la disposition de la Haute cours de justice afin que force puisse rester à la loi, comme ne cesse de le répéter, le chef de l’Etat Macky SALL.
Le Président
Ansoumana DIONE