Le médecin-chef du district sanitaire de Tambacounda le docteur Mamadou Ndiaye a fait part lundi de ses craintes que la région de Tambacounda ne puisse pas atteindre les objectifs du millénaire pour le développement (OMD) relatifs à la santé de la reproduction.
‘’Nous avons des craintes, nous pensons même que nous n’allons pas atteindre les objectifs mais nous voulons quand même les améliorer’’, a dit le docteur Ndiaye, en marge d’une journée de plaidoyer avec les champions de la communauté sur la santé de la reproduction et la planification familiale.
Cette rencontre organisée par le district sanitaire de Tambacounda avait regroupé des imams, des tradipraticiens, des’’ bajenu gox’’, des représentants d’ONG, entre autres acteurs, acteurs dénommés ‘’champions de la communauté’’ en matière santé de la reproduction et de planification familiale.
Elle avait pour but de ‘’situer les responsabilités’’ et amener les partenaires à réaliser les activités nécessaires à l‘atteinte des objectifs, a expliqué le médecin-chef.
De plus de 900 décès maternels pour 100.000 naissances, la région est passée à 576 décès pour 100.000 naissances, selon les résultats du dernier recensement, a relevé le médecin-chef du district sanitaire de Tambacounda, Mamadou Ndiaye.
Nonobstant cette baisse de la mortalité maternelle, du chemin reste à parcourir, et le taux de mortalité maternelle ‘’peut diminuer davantage’’, a laissé entendre le docteur Ndiaye. L’objectif est d’arriver à 72 naissances pour 100.000 naissances, avait-il dans sa communication.
Pour ce qui est de la proportion d’accouchement dans les structures sanitaires, le taux est également faible (56,85%), pour un objectif national de 62% en fin 2015. Le taux d’achèvement des consultations prénatales (CPN), de 11,23% en 2014, est tout aussi faible, comparé à l’objectif national de 45%.
Le responsable sanitaire a aussi relevé un faible taux de prévalence contraceptive. Il était de 5,68% en 2013 dans la région, là où dans le district, il est de 8,67% en 2014. L’objectif régional est de 8% seulement pour un objectif national de 27%.
Pour expliquer cet état de fait, il a évoqué les pesanteurs culturelles qui subsistent dans la région, le faible niveau d’instruction des femmes, la faible autonomie financière des femmes, l’insuffisance de personnel qualifié. La région est à une sage-femme 5.000.
Le faible niveau des dépenses de santé allouées par les collectivités locales est aussi un facteur favorisant, tout comme l’éloignement des populations par rapport aux structures de santé, l’étendue de la région et l’enclavement de certaines localités.
Ces éléments ajoutés à d’autres, comme l’insuffisance de ressources humaines qualifiées pour offrir le service, fondent ses craintes concernant l’atteinte des objectifs.
Un ensemble de leviers sont à actionner pour, à défaut d’atteindre les objectifs, de s’en approcher, a-t-il estimé.
Les autorités médicales attendent, pour ce faire, beaucoup d’appui du niveau central, a-t-il relevé, non sans signaler que ‘’l’Etat a beaucoup fait’’, avec 20 nouveaux postes de santé ouverts cette année dans la région, ‘’ce qui n’est pas négligeable’’. L’affectation d’une vingtaine d’agents de santé est aussi saluée.
Les autres partenaires comme les collectivités locales sont attendus, pour le recrutement de personnel, la construction d’infrastructures sanitaires. Le soutien de partenaires techniques et financiers est aussi souhaité, a-t-i dit, citant quatre d’entre eux : ASBEF les ONG Waha, Maries Stopes international et Africare, ainsi l’UNFPA, ‘’partenaire principal’’ de la région en matière de santé de la reproduction.
Les autorités sanitaires comptent utiliser la ‘’synergie’’ des actions de tous ces partenaires pour améliorer ces indicateurs, a-t-il indiqué.
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