Les producteurs du département de Tambacounda ont battu le rappel des troupes ce mercredi pour célébrer à leur manière la journée consacrée à l’Agriculture Familiale. Ils ont partagé les grandes lignes du rapport sur la situation des exploitations familiales et renouvelé leur appel à l’endroit des pouvoirs publics pour que la terre devienne une propriété du paysan.
C’est le président du Conseil Départemental de Tambacounda qui a campé le décor. Dans son mot de bienvenue, Alassane Sina Cissokho soulignera avec force qu’ »un Etat responsable, ce n’est pas un Etat qui prend à son compte la gestion de toutes ses terres agricoles. Ce n’est pas un Etat qui les vend ou les met à la disposition des investisseurs privés qui n’y cherchent qu’une rentabilité à court terme. Un Etat responsable vis-à-vis de son foncier agricole, c’est celui qui en facilite la préservation et l’accès aux agriculteurs qui sont les mieux à même de le gérer, de le valoriser, de le faire vivre. Il faut faire confiance aux nouvelles générations d’agriculteurs pour relever ce défi ! ». Le président du Conseil Départemental ajoutera être certain que le chef de l’Etat « s’est engagé dans cette dynamique et il s’y emploie quotidiennement avec la mise en œuvre du programme de diversification agricole de la Sodefitex et les programmes que le Padaer déroule dans la région », a-t-il affirmé.
Durant cette journée qui a vu le Cncr sortir la grosse artillerie pour réunir une foule de paysans venus des quatre coins du département, Pape Banda Dièye, membre du Conseil d’Administration du Cncr, invitera l’Etat à accompagner davantage les producteurs car « mon intime conviction est et demeure qu’avec les 900000 ha de terre arables comme indiqué par le directeur régional du développement rural, Tambacounda pourrait nourrir le Sénégal. Il nous faut un droit de propriété réelle sur le foncier, et là-dessus, nous osons espérer que les décrets d’application ne vont plus tarder car le fait que le président de la république extirpe la question foncière de la loi sylvo-agro-pastorale est un bon signe» a-t-il déclaré.
Mr Dièye lèvera un coin du voile sur les catégories d’exploitations familiales qui sont au nombre de trois. Une première catégorie, et dont le nombre est relativement élevé, est constituée par les agriculteurs dont les revenus ne leur permettent pas de vivre au-delà de trois mois. Il s’en suit une catégorie intermédiaire faite de producteurs qui parviennent à vivre au moins un semestre avec leurs revenus et enfin, une catégorie dite des plus « nantis », dont le nombre est malheureusement limité, qui parviennent à vivre 12 mois sur 12 avec leurs revenus », et c’est cette tendance que les producteurs de Tambacounda diront vouloir inverser.
Les producteurs de Tambacounda ont réaffirmé leur volonté d’accompagner les pouvoirs publics dans leur ambition de réaliser l’autosuffisance en riz d’ici 2017. D’ailleurs, ils révéleront réserver un accueil digne de ce nom au président de la république annoncé le 30 octobre à Bakel, et qu’ils voudraient bien rencontrer pour parler « Agriculture Familiale ».
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Boubacar TAMBA/www.tambacounda.info/