Vingt et un formateurs ont entamé, mardi à Tambacounda, une formation de deux jours marquant le lancement d’un projet destiné, à terme, à sensibiliser à la fièvre hémorragique à virus Ebola 100.000 personnes, dont essentiellement des femmes, dans les régions frontalières de Kédougou, Kolda et Tambacounda, a constaté l’APS.
Intitulé Projet de renforcement de la veille et de l’alerte contre la fièvre hémorragique Ebola au niveau communautaire, cette initiative de l’ONG La Lumière, appuyée par Oxfam, interviendra dans les régions de Tambacounda, Kédougou et Kolda, dont sont issus les participants.
Il s’agit de 15 agents de La Lumière auxquels s’ajoutent six participants issus des services étatiques, dont la police, les sapeurs pompiers, les eaux et forêts.
Les 15 agents de La Lumière bénéficiaires de la formation à raison de cinq par région, devront, à leur tour, former 20 animateurs dans leurs régions respectives, a expliqué Ibrahima Sory Diallo, secrétaire exécutif de l’ONG La Lumière.
Chaque animateur transmettra les connaissances reçues à un groupe de 25 personnes. L’idée consiste à s’appuyer sur un réseau de 60.000 femmes bénéficiaires du projet Epargne pour le changement (EPC) exécuté par l’ONG, qui se réunissent chaque semaine, a-t-il relevé.
”Le programme ambitionne au minimum de toucher 75.000 femmes’’, a poursuivi M. Diallo, ajoutant qu’à travers les radios communautaires, il s’attend à sensibiliser 25.000 personnes. ‘’Au bout du compte, nous devrons atteindre 100.000 personnes sensibilisées’’, a dit le responsable.
Le Projet de renforcement de la veille et de l’alerte contre la fièvre hémorragique Ebola au niveau communautaire compte cibler dans chaque région bénéficiaire 20 villages vulnérables où seront implantés des comités de veille dotés d’un téléphone et de crédit pour signaler d’éventuels cas suspects.
Ce projet qui s’étale jusqu’au mois de mars pour un coût de 50 millions de francs CFA, cherche à appuyer le dispositif institutionnel de veille contre Ebola par des actions au niveau communautaire qui à ce jour, faisaient défaut, a expliqué M. Diallo. Le projet intervient à un moment où une directive de la CEDEAO a enjoint aux Etats membres d’ouvrir leurs frontières.
Se disant ‘’septique’’ par rapport à la décision de l’Etat d’ouvrir graduellement ses frontières, notamment avec la Guinée, Ibrahima Sory Diallo pense qu’elle doit s’accompagner d’une ‘’mesure urgente’’.
”Le Sénégal est l’un des rares pays sorti indemne’’ de cette pandémie qui a aussi touché des pays développés comme les Etats-Unis et l’Espagne, a noté Isaac Massaga, coordinateur humanitaire à Oxfam.
Il a relevé que le pays doit ce succès à l’existence d’un plan de veille, mais aussi à un système de santé performant, tout en estimant que la synergie a été une ‘’arme efficace pour venir à bout de ce fléau’’. La gestion réussie d’un cas importé d’Ebola ne doit toutefois pas ‘’masquer’’ la nécessité de redoubler de vigilance, étant donné la proximité avec la Guinée, a dit M. Massaga.
Au-delà de la sensibilisation, Oxfam étudie les modalités d’un éventuel soutien matériel aux structures de santé, a indiqué son responsable humanitaire.
L’adjoint au gouverneur Moustapha Diaw qui avait présidé l’ouverture de la rencontre, a salué la ‘’promptitude’’ de ‘’La Lumière’’ à répondre à la circulaire du gouverneur demandant aux acteurs d’apporter leur soutien à la lutte contre Ebola. Ce projet, a-t-il estimé, illustre cette nécessaire synergie d’action entre l’Etat et la société civile.
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ADI/OID
APS