L’Union régionale du Syndicat Unique des Travailleurs de la Santé et de l’Action Sociale (SUTSAS), section Tambacounda est montée au créneau pour dénoncer le retard noté dans l’attribution des fonds de dotation de 2014, destinés au secteur de la santé.
Selon les responsables syndicaux qui ont fait face à la presse, il y’aurait un détournement des fonds par le maire en complicité avec ses cosignataires car, sur les 27 millions qu’ils devraient recevoir et que l’état a mis en place depuis juillet, seuls moins de deux millions sont jusque là décaissés.
A Tambacounda, les responsables du SUTSAS soutiendront en avoir marre d’attendre l’argent des fonds de dotation de 2014. Ils l’ont fait savoir lors d’un point de presse qu’ils ont tenu ce lundi matin dans l’enceinte du centre de santé de la ville. A en croire le secrétaire administratif de l’union régionale, sur un montant total de prés d’une trentaine de millions qu’ils devraient recevoir, « seuls 1,5 million aurait été décaissés pour régler des problèmes de factures d’électricité », regrette-t-il amer. Amadou Diallo dira que tout le reste de la somme peine encore à être recouvert, non sans crier à un probable détournement des fonds par le maire et des complices dont certaines autorités administratives sur lesquelles il pointe un doigt accusateur. Selon lui, au cours de son entretien avec la presse, toutes les collectivités locales du département se sont acquittées des fonds de dotation destinées aux structures de santé, sous leur tutelle. “Toutes les communes dont Missira, Dialacoto, Koussanar, Sinthiou Malème entre autres, ont libéré les fonds destinés à appuyer les structures de santé”, a laissé entendre Mr Diallo. Au même moment, se désole-t-il, « la commune de Tambacounda elle, tarde à rendre effective cette action, ahurissant » lance-t-il, effaré. C’est pourquoi, ajoute-t-il, « il y a un parfum de détournement dans cette affaire ». Et pis, poursuit-il, la « destination du reste de l’argent reste inconnue jusque là. Nous déplorons avec la dernière énergie cette attitude des autorités », fulmine bave à la bouche le secrétaire administratif du SUTSAS, section de Tambacounda.
Son camarade Mamadou Gaye, secrétaire général de l’union régionale s’engouffrera dans la même brèche pour déplorer cette situation à ses yeux inexplicable. “C’est inadmissible que nous ne puissions jusqu’ici pas entrer dans les fonds mis en place depuis juillet dernier”, vocifère Mr Gaye. S’agissant du carburant, des médicaments, des produits d’entretien, de l’eau, du téléphone, entre autres, rien n’a été pris en compte. Suffisant pour que le patron de l’union régionale rue dans les brancards pour signifier qu’un plan d’action est déjà concocté et sera mis en exécution dès ce mardi. “Dès demain mardi, avertit Gaye, si rien n’est fait, nous allons paralyser le système dans la commune”. Les 13, 14 et 15 janvier, une grève sera observée dans la commune afin de pousser les autorités à réagir, ont laissé entendre les blouses blanches. « Après expiration de ce plan d’action, si la situation ne connait aucune évolution, nous allons passer à la vitesse supérieure qui consistera en une paralysie totale du système sur toute l’étendue du territoire régional », martèle Mamadou Gaye.
Saisies de la question, les autorités municipales ont d’emblée dit déplorer le comportement vindicatif à outrance des syndicalistes. « Ils avaient promis de nous rencontrer avant d’entamer toute action », laissent-elles entendre. Cependant, elles assurent et rassurent qu’il n’y a point de détournement mais, qu’elles avaient préféré procéder par rubrique. « Et si tout va bien, rassure le secrétaire général de la mairie, dans un délai très court (dans le courant de la semaine en cours), tout va rentrer dans l’ordre et que les fonds seront libérés », promet Mamadou Diallo.
par Abdoulaye Fall/www.tambacounda.info/
