Les membres de la délégation du Sudes en tournée dans les régions de Tambacounda et Kédougou ont fait escale à Tambacounda. Après l’étape de Bakel, les syndicalistes diront s’arrêter pour décrire l’état de l’école en général dans les deux régions visitées. Selon eux, c’est un vrai scandale qui s’y passe et cela fait que la situation est trop révoltante.
« Les conditions d’éducation dans les régions du sud-est du pays ne sont pas reluisantes », constatent d’entrée de jeu les membres de la délégation. « Ici, rien ne va », assènent les responsables syndicaux. Ibrahima Guèye, le secrétaire chargé des affaires économiques et sociales n’y est pas allé avec le dos de la cuiller pour dénoncer certains faits dans ces contrées. D’emblée, il martèle que « le Lycée de Bakel est un vrai scandale ». Et c’est pourquoi, il lance un appel vibrant, aux corps de contrôle, à l’Ofnac, de venir auditer la construction du lycée de Bakel. Selon lui, il est inconcevable que dans les budgets alloués aux constructions des établissements scolaires, il y est toujours prévu l’équipement de ceux-ci et qu’à Bakel, le lycée soit dans un état d’extrême dénuement. « Rien n’y a été fait après la construction. Pis, les bâtiments sont entrain de s’effondrer, les salles de classes suintent de partout, la salle informatique n’a même pas de table pour recueillir des matériels offerts par des bonnes volontés », rugit Mr Guèye. Suffisant pour qu’il s’interroge sur la destination du budget pour l’équipement du lycée de Bakel. « Nous demandons au gouvernement de prendre ses responsabilités et de tirer la chose au clair » avance-t-il. D’ailleurs, le syndicaliste soutiendra que c’est la même situation qu’ils ont constatée à Diawara et dans la région de Kédougou où il n’y a rien et qu’il arrive même parfois que ce soit les enseignants qui casquent de leurs poches pour payer certains matériels nécessaires aux enseignements-apprentissages. Abordant la situation du laboratoire du lycée, Ibrahima Guèye ajoute qu’ »au moment où le gouvernement dit vouloir dompter l’enseignement des sciences, ici les laboratoires sont vides et dépourvus de matériels. Comment former des scientifiques dans de telles conditions », se demande, déboussolé, le syndicaliste qui parle de « propos chimériques du gouvernement ». Dans l’élémentaire, il soutiendra constater qu’il n’y a pas de budget dans les établissements. Et pourtant depuis deux ans, dit-il, le gouvernement le leur avait promis avec le « paquet », qui peine à être “dépaqueté”, « révoltant » dira Mr Guèye.
Des collèges tout en paille.
L’ire d’Ibrahima Guèye du Syndicat Unique et Démocratique des Enseignants du Sénégal(Sudes) sera exacerbée lorsqu’il évoquera la situation de certains collèges dans les régions de Tambacounda et Kédougou qu’il a visités avec sa délégation. « C’est des établissements tout en paille que nous avons constaté et visité », se désole-t-il. « Et pourtant le président Macky Sall avait promis leur extinction en 2015, que nenni », fulmine-t-il. « Dans ces conditions, enseigner comme étudier deviennent très difficiles en plus, tout le monde est exposé à la poussière et aux maladies dues au vent. Pis, avec la divagation des animaux, les locaux servent de gîte à ces bêtes qui y passent la nuit après les heures de classes. Dans ces conditions comment garantir la qualité » ? se demande-t-il. « Et malheureusement la situation est la même partout où nous sommes passés dans les deux régions. Si l’on y prend garde, la situation ira de mal en pis », regrette monsieur Guèye. Raison pour laquelle lance-t-il, son syndicat est sur le pied de guerre contre toutes ces situations anormales que vit l’école sénégalaise de manière générale. « Nous allons engager le combat avec les défenseurs de l’école en général où, même s’il le faut seul, notre syndicat est prêt à engager le combat », promet Ibrahima Guèye.
Abdoulaye FALL/www.tambacounda.info/