Pour informer les autorités ainsi que les populations des zones ciblées, Kédougou, Ziguinchor, Kolda, Sédhiou, Tambacounda, mais aussi de la Guinée Bissau sur le programme Start – Be Safe Ebola, Catholic Relief Services (CRS), en partenariat avec Save the Children, Uk Aid, Start Net Word, Cafod, Caritas, le ministère de la santé et de l’action sociale du Sénégal, a procédé jeudi 30 juillet 2015 au lancement d’un vaste programme de lutte contre Ebola. Un programme financé à coup d’un million cinq cent mille dollars, presque un milliard de francs CFA pour une année.
La région de Kédougou a été choisie pour le lancement de ce programme de lutte contre la fièvre hémorragique à virus Ebola qui sévit toujours en République sœur de Guinée Conakry. Un choix qui se justifie par plusieurs dizaines de kilomètres de frontière entre le pays des Hommes et la Guinée. Il s’est agi pendant cette rencontre, qui a vu la participation de tous les partenaires et autres projets ou programmes déjà sur le terrain, de tenir en même temps une réunion du comité régional de veille et de surveillance épidémiologique, mais aussi de présenter ce projet qui va appuyer dans le cadre de la lutte contre Ebola. Ce qui fait dire au Dr Ndèye Astou Badiane, coordonnatrice nationale du projet Start qui va travailler sur la prévention de la maladie à virus Ebola, l’hygiène, et la prévention des infections au niveau des régions de Kolda et de Kédougou, qu’il faut attirer l’attention des populations pour qu’elles n’oublient pas les autres maladies car, « les gens risquent de mettre le focus sur Ebola et oublier les autres comme la fièvre jaune, les maladies à diarrhée sanglante, la méningite, qui sont également sous surveillance. Il faut donc une surveillance intégrée ». Cette surveillance est souhaitée et attendue au niveau communautaire, d’où la nécessité de les soutenir. Avec comme thème, «Ensemble nous pouvons vaincre Ebola », rien ne sera de trop pour saisir l’opportunité qu’offre ce nouveau programme et anticiper sur les épidémies futures. Selon toujours Dr Badiane, « nous ne devons pas baisser les bras. Nous devons profiter des leçons apprises pour barrer la route à cette maladie mais aussi à d’autres épidémies. Nous allons nous battre afin d’engager les communautés dans la riposte ». Des caravanes de sensibilisation au niveau communautaire avec des émissions radio dans le but de sensibiliser les populations cibles, sont prévues. Des causeries seront menées par des mouvements de jeunesse, cible principale car étant un relais très efficace au niveau communautaire. La coordinatrice nationale du projet Start de préciser que le consortium Start est mis en place pour agir sur toutes les urgences communautaires et de coordonner les activités surtout en début des urgences. C’est dire avec force qu’à travers ces approches concertées, les communautés pourront enfin dire halte à la panique générée par le manque d’information sur l’épidémie, respecter les mesures d’hygiène et éliminer cette psychose, qui, elle-même prend une autre allure d’épidémie. C’est pourquoi, les stratégies qui vont être développées à partir de ce lancement auront pour orientation le maintien de cette flamme de solidarité et de tenir le cap de la prévention. « Ce n’est que de cette manière qu’on réussira à bouter l’épidémie Ebola hors de la région ». Pour le Dr Mamadou Sarr, Médecin Chef de la région médicale de Kédougou, « par rapport à la lutte contre la maladie à virus Ebola, la région de Kédougou représente une zone prioritaire pour le Ministère de la santé et de l’action sociale. Cela, eu égard à sa position géographique ». Par conséquent, le ministère n’a pas lésiné sur les moyens et avec les partenaires, de continuer la riposte contre cette maladie redoutable. Dans son adresse aux participants et autres partenaires dans cette lutte, le gouverneur de la région de Kédougou, William Manel, a fait savoir que depuis plus d’un an, le comité régional de lutte contre les épidémies a consacré l’essentiel de ses interventions dans un cadre de la lutte contre la maladie à virus Ebola qui sévit toujours en Guinée. Beaucoup d’activités ont été menées dans le cadre de la sensibilisation, de l’information des populations pour que les bonnes pratiques d’hygiène soient bien suivies. Ce nouveau programme va grandement les stratégies et initiatives de riposte. « On était confronté à un problème de moyens. Maintenant à travers l’approche transfrontalière, il faut un appui consistant en équipement et faire de sorte que des actions soient vite mises en œuvre d’autant plus qu’on sent un certain relâchement de la part des populations par rapport aux mesures préventives. La venue de ce projet va rappeler aux populations qu’Ebola est toujours là. J’ai souhaité une plus grande harmonisation des interventions et qu’on puisse tous les trois mois évaluer les interventions des uns des autres afin de capitaliser les acquis mais également nous projeter par rapport aux disfonctionnements et autres manquements » a lancé le chef de l’Exécutif régional de Kédougou. Tous les intervenants ont mis le doigt sur l’importance de ce programme qui met en exergue plusieurs approches, à savoir, « l’adhésion et l’engagement des autorités de la région à accompagner le programme, la participation effective des populations de la zone d’intervention, un volet très important pour la suite du programme, la coordination des partenaires au niveau national. Cette stratégie aura un lien direct avec la coordination des partenaires de mise en œuvre du programme au niveau des zones d’intervention. Unis nous vaincrons Ebola ».
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Ansoumana SADIO, envoyé spécial à Kédougou pour /www.Tambacounda.Info/
