Depuis plusieurs dizaines de mois (2012), l’eau du nouveau forage est totalement impropre à la consommation. Sans nouvelles de la part des autorités sur une situation sanitaire pourtant très grave, les populations expriment de plus en plus leur découragement et leur colère, notamment sur les réseaux sociaux.
“Que font les autorités ? Que fait l’ASUFOR ? Pourquoi l’Etat ne fait rien ? Y-en a marre, la qualité de l’eau nous apporte des maladies graves et silencieuses ? L’eau gâte nos reins et va nous faire devenir infertiles ” : tels sont quelques uns des messages postés sur Facebook par les jeunes habitants de Colibantan qui utilisent les réseaux sociaux pour se faire le porte-voix des populations sans voix. Et qui ne savent plus à quel Saint se vouer faute d’être entendu par personne. Les populations de Colibantan en ont marre et ont de bonnes raisons de l’être ! L’eau de leur forage est impropre à la consommation. Plus de 3 ans que cela dure et rien n’avance. Pourtant les analyses menées par des laboratoires le confirment : l’eau ne peut être consommée sauf à présenter des conséquences graves pour la santé des populations. Une délégation avec des techniciens japonais responsables du forage est venu sur le terrain constater le problème, mais les populations n’ont pas eu de compte-rendu. De leur côté, l’infirmier du chef de poste et les membres du comité de santé ne cessent de mettre en garde les villageois contre l’utilisation de l’eau pour la cuisine et la boisson.
Résultat : les populations sont revenues plus de 25 ans en arrière : plus de 3500 personnes à devoir utiliser l’eau des puits traditionnels avec tous les risques de maladie propres à cette eau. A Colibantan, en cet hivernage 2015, on est donc loin de l’accès à l’eau pour tous et des OMD (Objectifs pour le Millénaire pour le Développement). Et sur le terrain, outre les populations, ce sont les bénévoles locaux de l’ASUFOR qui trinquent : ils sont les premiers à recevoir les doléances et la colère des usagers. Faute d’informations des autorités !
Bruno Sotin / www.tambacounda.info /
