La grande faucheuse a encore frappé. Sidy Diallo s’en est allé, à la fleur de l’âge. J’en suis foudroyé ! J’en ai perdu le verbe, ne serait-ce que le temps d’une rose. Sidy m’a abandonné en plein gué. Lui et moi avions érigé en dogme le combat pour une Afrique, un Sénégal et une région de Tambacounda brillant de mille feux, moi par la plume et lui par le pinceau. Hélas, je devins orphelin. Que dois- je maintenant faire de ce projet, si ce n’est me battre pour perpétuer sa mémoire ?
J’ai encore en mémoire ce beau jour de l’année 2005, dans un studio que lui et son ami Cheikh avaient aménagé quelque part dans le quartier Pont. Ces deux génies avaient assuré. Ils m’ont aidé à monter mon premier dossier dans la région de Tambacounda, avec la précision de l’orfèvre. J’ai senti en Sidy un adepte des choses bien faites pour ne pas dire de la perfection. Il était encore jeune lycéen friand d’arts rythmiques et plastiques.
Sidy a ensuite vite franchi des étapes. Major de sa promotion à l’Ecole Nationale des Arts, détenteur du prix OIF 2014, professeur d’arts visuels, infographe bref, il avait toutes les armes pour se frayer un passage dans le gotha mondial des plasticiens. L’Omniscient, L’Omnipotent, Le Miséricordieux en décida autrement. Qu’il ait pitié de son âme et lui ouvre grandement les portes de son paradis.
Tambacounda perd ainsi une valeur sûre. Je perds un jeune frère et un très grand ami. Salut l’artiste ! Que la terre de Tambacounda te soit légère.
Boubacar Dembo TAMBA.